Pierre-Jakez Hélias est l’auteur du Cheval d’orgueil. Après Chabrol qui en tira un film, Bertrand Galic et Marc Lizano pour le dessin viennent de l’adapter en BD. On suit le devenir d’un jeune garçon dans un petit village de Bretagne et on reste sur une œuvre de combat, celui de la volonté de maintenir une certaine forme de patrimoine et d’indépendance bretonne à travers la langue face au français imposé à tous les enfants de la République peu de temps après la fin de la première guerre mondiale.
Pierre est un petit garçon qui vit à Pouldreuzic. On est en 1920 et l’enfant est très attaché à son grand-père formidable conteur. On est encore fidèle aux traditions et le costume, la coiffe et le chapeau rond sont de rigueur pour tous. Il y aura la Grande Guerre, celle qui va tuer mais aussi ouvrir l’esprit des hommes de Bretagne vers un monde inconnu. Quand ils reviendront, rien ne sera plus pareil. Les culs blancs sont pour le curé et parlent breton. Les rouges sont pour la République et parlent français à l’école où le breton est interdit. Bagarres à la clé et pensionnat, Pierre va faire ses armes.
Une succession de chapitres au fur et à mesure que Pierre grandit, Le Cheval d’orgueil est certes un roman à trame historique, chronique d’un monde que l’on veut faire rentrer dans des règles imposées mais aussi un regard tendre sur un petit garçon qui aime sa famille, prête à lui sacrifier son avenir. Écrit il y a quarante ans Le Cheval d’orgueil garde son authenticité et son émotion. Le dessin et le ton donné par Lizano (L’Île aux trente cercueils) sont attachants, empreints de tendresse avec ce qu’il faut de réalisme. Bon découpage aussi de Galic qui se sort bien de cette adaptation pas facile. On lit l’album avec plaisir, un petit air de La Guerre des boutons.
Le Cheval d’orgueil, Noctambule Soleil, 17,95 €
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