Ce qui a toujours caractérisé Martin Veyron, hormis son talent, c’est son élégance intellectuelle, morale, son humour. Même si on sent parfois chez lui une légère dose d’inquiétude. Après nous avoir fait suivre la piste de ses Marivaudevilles de jour il est passé à la nuit. Sorte de fil rouge, l’adultère est de bon aloi. L’amour y gagne à coup sûr sauf que les personnages de Martin Veyron vivent à cent à l’heure et en plus se prennent parfois les pieds dans le tapis. Ah, l’amour, pas simple même réduit à une partie de jambes en l’air. On peut vous en parler avec Veyron. On a connu 68. Alors…
Échangisme, vieillard encore dragueur, couples à la dérive, solitaire en mal de plaisir à deux, femmes et hommes dont les pistes se croisent et s’écartent pour un rien. On vous le dit, compliqué l’amour. Veyron nous mène de rue en cage d’escalier, de commissariat en troquet, de brune en blonde, un jeu de l’oie brillant, rapide, sans temps morts et dialogué à la Veyron, drôle et tendre, réaliste et évident. Un petit côté Labiche, Veyron sans le placard. L’amour fera toujours courir le monde.
Marivaudevilles de nuit, Tome 2, Dargaud, 13, 99 €
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