La biographie d’un homme dont on n’a pas vraiment gardé de traces, Winston Smith a été un bourlingueur, mi-aventurier, espion et journaliste de l’avant guerre au second conflit mondial. Quand il trouve son bouquin, Christian Perrissin dont Martha Jane Cannary est un incontournable en BD, et finalement une autre biographie, il décide de l’adapter. Winston Smith pour ceux qui ont lu Orwell est aussi le héros de 1984 date de la mort du héros de Perrissin. Un signe sur la réalité de ce bouquin posthume ? Bien sûr mais pas grave car le genre est passionnant car Guillaume Martinez s’empare du dessin et voici le premier tome, il y en aura six, de ce qui est l’une des meilleures surprises de cette fin d’année.
1984, Anna Laurens hérite d’un homme dont elle n’a jamais entendu parler, Winston Smith mort dans un patelin des Alpes. Quand elle arrive dans l’hôtel où habitait Smith elle découvre une malle avec un manuscrit et que sa mère et Smith ont eu une relation. Le manuscrit de Smith, confessions d’un imposteur, va attirer Anna qui se plonge dans sa lecture. Tout commence au moment où Smith est au collège en 1916, tête de Turc d’autres condisciples car sa condition sociale ne devrait pas lui permettre d’être là. Smith va se lier avec Spencer, une forte tête qui part en guerre contre le directeur. Mais Smith est secrètement amoureux de sa jeune femme enceinte quand une expédition punitive de Spencer contre le directeur tourne au drame.
Hormis le parcours atypique de Smith et on s’attend à une vie mouvementée, mélange de Dickens et de Fleming, Orwell (?), il y a dans Une Vie le travail littéraire de Perrissin qui fait passer un texte riche et élaboré par lui, construit pour appuyer et partager le dessin réaliste mais très fin de Martinez. On n’a qu’une envie, savoir la suite et comment va se bâtir la vie d’adulte de Smith qui va couvrir entre autres la Guerre d’Espagne. Et bien sûr aller chercher la biographie chez son libraire. Ce qui sera plus compliqué, allez savoir.
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