Des destins qui vont se rejoindre, s’éloigner, le tout sur fond de Corée, des deux Corée, celle du Nord et celle du Sud. Le Voyage de Phoenix est le fruit de la guerre qui pourtant permettra à deux familles à la fois de souffrir mais aussi de se reconstruire. Jung a ciselé ce récit qui se passe dans son pays d’origine. Bouleversant, pudique, Jung raconte comment le petit Kim, enfant adopté, et Jennifer fille d’un traître selon des critères dépassés vont se retrouver liés pour la vie.
Kim a été adopté par Aron et Hélène qui sont allés le chercher en Corée. Il devient vite, espiègle et charmant, le bonheur de la famille et le petit-frère de Chelsea issue d’un premier mariage d’Aron. Jennifer a dirigé l’orphelinat où Kim vivait. Elle a un destin compliqué. Son père aurait déserté l’armée US dans les années soixante pendant qu’il était en garnison en Corée. Jennifer partie sur place finit par découvrir la vérité occultée par les siens. Et en prime l’amour d’un jeune Coréen qui a échappé à l’enfer de la Corée du Nord. Mais le drame est au bout du chemin. Chelsea et Kim ont un accident de voiture. Kim est dans le coma, Chelsea qui conduisait est indemne.
Le résumé d’un ouvrage comme Le Voyage de Phoenix, cet oiseau mythique qui renait des ses cendres, est obligatoirement réducteur. Jung a écrit un roman d’une rare sensibilité, touchant, émouvant et parfaitement construit dans la conduite des sentiments de ses personnages. Le trait est lui aussi à la hauteur de l’émotion. On est troublé, tout en redécouvrant la réalité de cette Corée du Nord qui n’en finit pas de souffrir sous le règne d’une famille de tyrans sanguinaires. Pour ce rappel aussi Jung doit être remercié. Son œuvre est un grand moment littéraire et graphique.
Le Voyage de Phoenix, Quadrants, 19,99 €
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