Une collection qui surprend toujours. Avec Détectives, on découvre une palette d’enquêteurs atypiques confrontés à des crimes qui le sont tout autant. Cette fois le commissaire Bec aimerait bien avoir des témoins du meurtre d’une jeune femme tombée dans la cour d’un immeuble. Herik Hanna signe l’intrigue et Thomas Labourot donne un visage au commissaire Bec, un flic qui aurait du mal à passer inaperçu, un littéraire subtil. Lou est aux couleurs.
La jeune femme est en mauvais état. Une chute du haut d’un immeuble ça pardonne rarement, surtout si on en plus la gorge tranchée. Mais le plus curieux c’est que personne n’a rien vu. Aux abonnés absents les locataires, pas de témoins. Elle serait passée par la fenêtre la jeune femme, un peu aidée. Quand il interroge les habitants de l’immeuble, silence total, mais Bec se rend compte qu’il y a comme un malaise. Du coup il tire plus fort sur sa pipe et va secouer ces muets amnésiques.
Ce n’est pas drôle de trop en dire sur un polar. Le commissaire Bec est de la vieille école, un méticuleux, pas un violent. Il n’aime pas non plus les coupables trop évidents, les fausses pistes. Chaque témoin en mal d’inspiration va passer une audition et ils finiront pas parler. Herik Hanna s’est amusé sûrement avec ce Bec qui tire les vers du nez mine de rien à ses suspects. Difficile aussi mais réussis les huis-clos d’interrogatoires pour un dessinateur. Thomas Labourot s’en tire parfaitement. On a un peu l’impression de voir Quai des Orfèvres ou L’Assassin habite au 21. Toute une (belle) époque.
Détectives, Tome 4, Martin Bec, La cour silencieuse, Delcourt, 14,95 €
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