Il est l’un des monuments de la chanson française du XXe siècle. Et il n’aurait sûrement pas aimé le qualificatif. Serge Gainsbourg avait un talent à la hauteur de ses succès sans s’en soucier vraiment et vivant sans complexe ni contrainte. Sa biographie en BD était un défi en particulier après le travail cinématographique de Sfar. François Dimberton au scénario et Alexis Chabert au dessin signent un album enjoué, fidèle à l’univers de Gainsbourg et qui permet d’en apprendre aussi beaucoup sur un homme discret dont on pensait tout savoir. Erreur.
La famille Gainsbourg puis Gainsbourg est russe. Comme beaucoup d’autres ils arrivent à Paris après la révolution de 1917. Lucien dit Lulu puis Serge né en 1928. Il est déjà pas facile, joue du piano, vit l’Occupation et porte l’étoile jaune. Il quitte Paris pour sauver sa peau et ne pas être raflé. La Yellow star sera la façon de Gainsbourg de rappeler ces années terribles. Il va tenter de devenir peintre, épouse Lise, habite chez Dali absent. Il reprend le piano et joue dans des cabarets. Il divorce en 1957. Et Michèle Arnaud va lui donner sa chance. Il enregistre Le Poinçonneur des Lilas.
La suite on la redécouvre dans cette biographie haute en couleur au propre comme au figuré (par Magali Paillat) dont le dessin et le découpage font le poids. Ligne claire, réaliste, vivante, on vit avec Serge Gainsbourg, Gainsbarre. On retrouve La Gadoue de Petula Clark. France Gall, Bardot, Birkin bien sûr, Paradis, les dérapages de la fin, Gainsbourg était un tout indissociable et inclassable. Il était difficile de ne pas être séduit par le poète et l’homme qui alliait charme et jusqu’au-boutisme.
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