Après Les 7 nains et Traquemage, Wilfrid Lupano a pris fait et cause pour la Commune de Paris en 1870-1871. Les Prussiens ont flanqué une raclée à l’armée de ce bon Napoléon III et se prépare à défiler sur les Champs Élysées. Cela deviendra une habitude. Mais en 1870, le gouvernement est à Versailles et Paris on gronde, on a faim, on se révolte et la Commune se lance dans une aventure socialiste qui va mal finir après trois mois de souffrances extrêmes. La Commune sera réduite par les armes, la IIIe République va naître. Wilfrid Lupano a signé trois volets de ses Communardes, puissants portraits de femmes de combats et de courage. Chaque album est sous le crayon d’un dessinateur différent et peut se lire indépendamment des autres même si le personnage principal de l’un fait de la figuration dans celui de l’autre héroïne.
Les Éléphants rouges, ce sont ceux du Jardin des Plantes. Une petite parisienne rêve de faire partie des Amazones, ces femmes qui pourraient se battre aux côtés des hommes sur les remparts de Paris. Victorine a de la constance. Pendant que sa mère essaye de s’engager, elle file au Jardin des plantes soigner ses chouchous, les deux éléphants Castor et Polllux. Elle veut les monter pour affronter les Prussiens comme Hannibal les Romains. Dans sa bande d’enfants le chef c’est Pamphyle qui a trouvé un fusil et tiré sur un Prussien. Mais Victorine arrive à le convaincre en le défiant qu’elle a une arme imparable qu’elle va mettre en œuvre, ses éléphants. Et la bande va l’aider.
Lucy Mazel a dessiné les Éléphants rouges. Un trait assez cartoon, fin et suggestif qui colle bien au texte. De l’émotion avec sa Victorine pour une histoire douce-amère.
Communardes, Les Éléphants rouges, Vents d’Ouest, 14,50 €
L’Aristocrate fantôme, on est dans un autre milieu, intellectuels et philosophes, musiciens. Une jeune aristocrate russe, Liza, a deux Colt à sa ceinture et fait partie de l’Union des femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés. Elle va trouver des stocks de tissu pour fabriquer des uniformes aux Communards. Et si possible récupérer des fusils. Présidente de l’association, elle connaît Marx qui et à Londres. Liza a du caractère et fédère les femmes malgré la charismatique Louise Michel. L’argent va devenir le nerf de la guerre mais les banques prêtent aux deux camps. Plus à Versailles qu’à la Commune. Il faudrait braquer la Banque de France et Liza a son idée.
Anthony Jean a donné vie à Liza qui disparaîtra a la chute de la Commune. Elle sera condamnée par contumace mais on ne la retrouvera pas; Elle finira ses jours en Sibérie. Jean apporte sa force à Liza, belle certes mais femme de tête. Le prochain et dernier tome paraîtra en 2016 et sera dessiné par Fourquemin.
Communardes, L’Aristocrate fantôme, Vents d’Ouest, 14,50 €
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