Elle restera une actrice mythique de Sissi à la Piscine, au Choses de la vie. Et au destin tragique, la mort atroce de son fils, son suicide. Romy Schneider a marque plusieurs générations de cinéphiles. L’album que lui consacre Stéphane Betbeder au scénario (L’Arche de Néo), Rémi Torregrossa au dessin (1984) est un excellent moment, émouvant, parfaitement construit, sans tomber dans le mélo. Avec en prime une Romy parfaitement reconnaissable par le dessin sans copier coller roman-photo, en douceur. Difficile de trouver une actrice qui ait crevé l’écran comme elle, fragile mais fière, humaine et une sensibilité à fleur de peau.
On a dit qu’un beau matin la petite Romy née en 1938 avait eu un rendez-vous avec l’Histoire, pas celle qu’on se vante d’avoir vécue. On est en avril 1945. Sa mère Magda actrice allemande reconnue était souvent reçue par les pontes du nazisme, Hitler en tête. 1952, Romy va dans une école connue. Elle veut devenir actrice mais sa mère n’aborde pas le sujet. Un an plus tard elle retrouve Magda et a 15 ans. Sa mère lui propose de tourner avec elle à Berlin. Romy doute mais le fait. Elle est applaudit à la première. Talent, photogénique, elle va crouler sous les propositions. 1953 elle en est à son quatrième film, n’a pas voulu aller à Cologne à l’école d’arts appliqués. Elle va être Sissi, a soif d’apprendre, connait ses limites, travaille, se sert de ses accrochages avec sa mère pour simuler la colère. 1955, Sissi crève l’écran, sera un film culte mais elle ne veut pas devenir l’esclave d’une série. Elle acceptera d’en faire un autre à condition de jouer dans Un petit coin de paradis avec Horst Buchholz (Les 7 mercenaires) qui sera un bide. Et toujours avec lui Montpi. Ils ont une liaison. Mais son beau-père gère Romy à sa convenance. Arrive Alain Delon débutant pour tourner avec elle Liebelei. Pas gagné car le courant ne passe pas avec Delon, mais cela ne va pas durer.
Ils formeront un couple rare pendant des années, se retrouveront dans la Piscine dans lequel Romy Schneider est sublime en tout point. Romy Schneider aura du mal à échapper à l’emprise de sa mère et de son beau-père pour qui elle est un produit. La suite on la découvre peu à peu dans cet album dans lequel elle trace sa route de Sissi dont elle a eu du mal à s’échapper aux Choses de la vie, César et Rosalie. Fragile, obligée de se battre pour sortir des stéréotypes dans lesquels on l’enferme sans pitié, elle finira par craquer laissant finalement une image iconique intacte épargnée par l’âge.
Romy Schneider, Je ne suis plus Sissi, Éditions Glénat, 15,99 €
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