Un marsupilami palombien en pleine conquête hispanique de l’Amérique du Sud, un mousse qu’on veut passer à la broche et une jolie indienne, on va dire que Lewis Trondheim a signé un scénario qui étonne et fait (un peu) sourire. Une aventure édifiante, la soif de l’or et El Diablo le marsupilami grand esprit de la forêt, on y ajoute un petit air d’Indiana Jones pour les pièges locaux et le tout est joué. Alexis Nesme est au dessin (Le Maître des tapis) ce qui n’est pas négligeable pour faire tenir un édifice très marqué jeunesse.
Une Caravelle sur les flots, plus un vivre à bord, le capitaine a donné l’ordre de tirer au sort le prochain menu du cuistot. Ce sera José qui se sacrifie à la place du jeune Tonio. Mais il ne va pas de laisser faire face aux marins affamés. Il est sauvé par le gong car la terre est en vue mais on le fourre à fond de cale. Le capitaine et ses hommes partent avec lui dans la jungle. Ils le font marcher en tête au cas où. Quand un des soldats tire sur un singe. On envoie José le chercher qui trouve sur un arbre un curieux animal blessé tacheté et à grande queue. Ils tombent touts les deux dans le fleuve. José se réveille dans un village où le chaman lui apprend que l’esprit de la forêt se réveille en lui montrant le drôle de singe qui fait houba et s’en va. Le chamane a connecté José avec lui. Désormais ils sont liés pour le meilleur et le pire. Si le marsupilami (on fait court) souffre, José aussi. Amanita jeune et jolie chasseuse va accompagner José à la suite du singe jaune. En pensant à lui José sait où le trouver. Ils le récupèrent endormi alors que les soldats du bateau progressent. José part à leur rencontre.
On dira que Lewis Trondheim n’a pas forcé son talent. L’histoire est gentillette, n’étonne pas. Les piranhas sont là, avec un curé évangélisateur, un trésor, on fouette ce pauvre José qui n’a pas inventé l’eau tiède. Le capitaine lui est un vrai méchant façon Pirates de Caraïbes. Les influences donc sont diverses et variées pour un déroulé sans surprise et une fin vite faite. Il y a heureusement le dessin d’Alexis Nesme, un joli coup de crayon chaleureux, enjoué pour de belles mises en scène qui sauvent les meubles sans pour autant parler de naufrage. Mais bon.
Le Marsupilami de Nesme et Trondheim, El Diablo, Éditions Dupuis, 17,95 €
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