Et on redemande des papis de choc que l’âge a laissé aussi frais que quand ils étaient jeunes, on va le voir. Des gamins à cheveux blancs, râleurs mais grand cœurs, politiquement incorrects. Les Vieux fourneaux avec ce tome 8 fêtent leur dix ans. Graine de voyous est une nouvelle balade à Montcoeur leur fief où il fait chaud, sans pluie. Mais ce qui ne va pas empêcher Sophie de célébrer dignement les 60 ans du Loup en Slip, son spectacle hérité de sa grand-mère Lucette. Du vif, nerveux, drôle et touchant, Wilfrid Lupano excelle au scénario et Paul Cauuet leur donne comme depuis le début toute leur spécificité, leur charme bougon à l’image du grand-père qu’on aime être ou qu’on a eu enfant par bonheur.
Canicule dans le département, on attend la pluie, l’étang de la Gibelette est à sec. Montcoeur souffre, la TV est là. Pierrot va prendre le train pour assister aux 60 ans du Loup mais à la gare il veut aussi prendre un café mais tout se fait sur le net, serveur en prime qui ne prend pas la commande. Agacé Pierrot et colère, casse tout caisse comprise. Antoine raconte à Sophie comment il a embrassé sa grand-mère pour la première fois en 1951. Une photo en vélo avec Mimile et Pierrot derrière les Civrac les riches du coin. Lucette venait de la ville passer ses vacances et en grandissant elle était devenue une beauté. C’est Antoine qui a décroché la timbale, gentil, prévenant, gaffeur. Il la faisait rire. Parti à la gare chercher Pierrot, personne sur le quai. Au bar du village on apprend que le jeune Romain est pris au Stade Toulousain. De rugby évidemment. Du bus débarque un « parisien » qui va à l’église. Pour prier avant de sortir vers le cimetière sur la tombe des Mayou. Les clients du bar s’interrogent. Antoine appelle Mimile au stade où on fait la photo pour Romain. Le vieux Civrac va voir Vasco qui s’entraîne à la boxe. Il voudrait apprendre. Au bar on fait un accueil de roi au visiteur du cimetière qui n’est peut-être pas celui qu’on croit.
Enchaînement nerveux du scénario, on se dit que quand même, bien que ces Vieux Fourneaux ne se passent pas en Provence il y a un petit goût de Pagnol, pastis compris. Des cas d’espèce le trio mais bon César, Panisse, Escartefigue en étaient aussi. Un bonheur donc, peu importe, de lire leurs aventures si humaines où l’amitié est reine. Des retours en arrière, des drames, des souvenirs de famille, oui ils ont eu 20 ans comme nous tous. Et c’est aussi pour ça qu’on les aime. Wilfrid Lupano a une écriture superbe, Paul Cauuet un trait inimitable. Le tout cette fois encore une vraie réussite.
Les Vieux Fourneaux, Tome 8, Graines de voyous, Éditions Dargaud, 15 €
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