Habemus Bastard Tome 2, Dieu est avec nous

On l’attendait cette suite de Habemus Bastard. D’abord parce que le premier album avait été un vrai coup de cœur et ensuite parce qu’on a un faible pour le remarquable travail de Sylvain Vallée au dessin qui cette fois s’est associé à Jacky Schwartzmann pour le scénario. Retour dans la charmante église du Jura où un tueur à gages qui avait dérapé dans une chambre d’hôtel et s’est payé une nouvelle identité sous la forme d’une soutane façon clergyman. Pas le choix pour le très investi par la grâce qui en a buté le propriétaire. Mais le bon père à vocation tardive a des malfaisants sur le dos.

Un cœur sous une soutane Il y a 30 ans, braquage d’un camion de la Brink’s. Réussi mais après ça dérape. On file au chauffeur, père du narrateur, la moitié d’une part, normal a dit Gaëtan Grumbach au chauffeur gitan. Qui dit gitan il a ajouté, dit moitié d’homme. Le chauffeur José est allé chercher sa famille et a fait un sort au Grumbach et à sa femme mais aurait épargné son gosse. Jean-Pierre c’est le frère de Gaétan Grumbach qui apprend la nouvelle 30 ans après. Alors qu’on lui trouve le fils de José, il va lui faire un sort. Lucien a pris au sérieux son rôle de curé, Pater noster version traduite, baptême et au passage trafic très rentable de came avec un petit jeune débrouillard. Une paroissienne dévouée et du pognon pour ceux qui en ont besoin, Lucien alias le père Philippe met des sous de côté avec l’aide de Jésus en croix. Sauf que tout va partir en quenouille, un gendarme trop futé et Jean-Pierre le gitan, un cadavre de trop qui fait surface et relance de vieux débats.

Habemus Bastard

Bon c’est un polar donc on la boucle. Aux lecteurs de reprendre le fil façon San Antonio et Audiard réunis. On se répète et il va y avoir une donzelle qui va rejoindre le curé amateur qui n’aime pas qu’on les lui casse, et son aide camp le jeunot, Renaud, qui veut un compte au Luxembourg. La neige est aussi de la fête avec la maréchaussée. Le plomb pourrait bien voler. Vallée confirme, persiste et signe. Un régal, dialogues compris, faciès et tutti quanti même si il n’y a pas la maffia. Et Dieu dans tout ça ? Ah oui il est la cocaïne du cœur.

Habemus Bastard, Tome 2, Un cœur sous une soutane, Éditions Dargaud, 21 €

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