Les Contes de la Pieuvre sont de retour, polar fantastique fin du XIXe à Paris, sous la plume et le dessin de Gess qui a su créer une série aux saveurs subtiles. Gess était venu à Montpellier pour la sortie de son ouvrage Un Destin de Trouveur, toujours, dans le cadre des récits des Contes de la Pieuvre inauguré par La Malédiction de Gustave Babel. Il avait répondu aux questions de Ligne Claire. Il y a eu ensuite le tome 3 de cette trilogie, Célestin et le cœur de Vendrezanne. Gess a un talent capable de tout si l’on peut dire. Avec ce tome 4, Fannie la renoueuse pour la première fois c’est une femme qui va mener la danse et sans états d’âme. La Pieuvre n’a qu’à bien se tenir.

Un ange tombe du ciel. 1898 à Billancourt. Ses plumes sont magiques mais que pour des petits souhaits, trois par personne. Trois sous la plume d’un ange de rien et la bande des asticots va faire passer le message. Début septembre de la même année, Paris XVIIIe, une jeune femme brune Fannie douée pour les arts martiaux élimine les gardes du corps de la Bouche un des patrons de la Pieuvre. Son père l’Œil a été tué et elle veut se venger. Le Nez est sorti de prison. Déjeuner avec Fannie qui bat les protecteurs de son père qui n’ont pas su le protéger. Il va falloir se battre contre trois bandes réunies dont des membres sont des Talents, ont des dons comme Fannie une empathique et prête à prendre la place de l’Œil. Mais il y a la Bête qui a pris le contrôle de l’esprit de la jeune Zélie, fille de la Bouche pour l’aider. Fannie obtient de très bons résultats auprès des malades psychiatriques de l’Hôtel Dieu. Elle pénètre leur esprit et tente de les ramener à la réalité, et ôter leurs traumatismes, remettre de l’ordre. Fannie est enlevée dans la rue alors que Chien Fou tombe dans un piège, un appartement à cambrioler dont les propriétaires ont été tués. La police est là mais il ne craint pas les balles car il a un talent mais cela ne sera pas peut-être suffisant.

La force de Gess est de pouvoir aligner des chapitres, des héros qui semblent indépendants mais ont un fil conducteur commun. Si Fannie est bien le centre du récit, les autres personnages vont peu à peu l’intégrer. Flashbacks, historique de la Pieuvre, le Nez, l’Oreille, l’Œil et la Bouche, Chien Fou et sa ballade, Gess est un narrateur, un conteur inspiré qui flirte avec le ton et le style des feuilletions de ces mêmes années. On y croit à ses histoires, on les suit avec passion ses fictions dont les textes et les dessins séduisent le lecteur convaincu qui a pris fait et cause pour ses contes de la Pieuvre. Que du plaisir.

Fannie la renoueuse, Un récit des contes de la Pieuvre, Éditions Delcourt, 27,95 €