Mille femmes blanches, incroyable mais vrai

Des faits incroyables mais vrais au moins sur le point de départ, la rencontre entre Grant et Little Wolf ont inspiré ces Mille femmes blanches à Lylian au scénario (Melody) et Anaïs Bernabé (belle reprise de Sasmira) dont on a aimé le dessin très soutenu, réaliste mais aussi graphiquement élégant. Qui sait qu’à la fin du XIXe siècle en 1874, à Washington, le président Grant aurait reçu la proposition incroyable du chef indien Little Wolf d’échanger mille femmes blanches contre autant de chevaux et bisons pour favoriser l’intégration dans la nation de son peuple indien les Cheyennes. Des unions mixtes imposées comme le raconte dans son roman Jim Fergus qui a servi de base à cette BD dont le premier tome est saisissant. Une femme enfermée injustement dans un asile sera l’une d’elles. Elle tient un journal qui raconte cet échange qui dépasse déjà sur le fond l’imagination.

Un train pour la gloire

1873 à Chicago, May Dodd est amenée de force dans un institut de santé mentale. Elle est accusée par sa famille de dépravation et perversion sexuelle. Il faut donc la traiter de force. Miss Dodd a quitté son mari pour un autre homme dont les parents appartiennent à la haute société. Elle est victime d’une conspiration familiale ce que ne croit pas le médecin de l’asile. Commence alors une longue épreuve pour Dodd qui se fait une amie de Martha son infirmière. May est violée par ses gardiens et Martha lui offre un cahier dans lequel elle va tenir un journal au quotidien. May supporte tout pour espérer sortir. A Washington une rencontre va changer sa vie et la mise en place d’un programme gouvernemental dont elle pourrait bénéficier. La paix dans les grandes plaines avec les Cheyennes en est l’enjeu.

Mille femmes blanches

Sortir de l’institut à tout prix, May Dood n’a pas le choix. Avec Martha qui décide de partir avec elle on va suivre au fil des pages de son journal cette aventure d’exception où on comprend le mépris à l’égard des femmes il n’y a finalement pas si longtemps. Le même procédé mais de déportation avait été employé pour coloniser et peupler l’Amérique par les Français et les Anglais, prostituées ou femmes emprisonnées au XVIIe siècle. Un album et un périple dont on va attendre la suite avec impatience.

Mille femmes blanches, Tome 1, Un train pour la gloire, Éditions Dargaud, 14,50 €

Mille femmes blanches

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