A priori quand on découvre le titre on se dit que les Mages de Bonaparte sont quelques vieillards chenus auprès desquels le futur empereur prend des conseils style tirage de carte. Gagner à Austerlitz, Joséphine m’aime ou pas, enfin du léger. Et bien non, Olivier Gay au scénario (Succès damné) et Brice Bingono au dessin (Le Dernier livre) ont fait dans du lourd. Dragons, esprits, sorciers, fée Clochette éclaireuse, djinns on en passe mais il y en a des pages entières ce qui n’a pas l’air de surprendre par contre ce brave Napoléon. Donc des mages artilleurs entre autres et au final une BD qui étonne un peu mais s’accepte. C’est sûrement cela sa force.

Gizeh et ses pyramides en 1798, Bonaparte a intérêt à faire de la charpie de Mamelouks si il veut jouer un rôle politique à Paris plus tard. Une petite fée vient le prévenir que les prêtres ennemis sont puissants. Vite fait il mets ses troupes en place protégées par ses mages sur les angles. Le tout en carré, une habitude bien connue. Il y a même des momies en face. Deux copains artilleurs dont les flammes sortent des mains arrosent les Mamelouks. Des milliers d’hommes et de sorciers s’affrontent. Napoléon gagne et se fait accompagner dans un pyramide par les deux artilleurs, Reboutand et Chardonneray héros de l’album en puissance. Il découvre de curieux parchemins. Dix ans plus tard à Erfurt Napoléon tente de s’allier au tsar de Russie. Talleyrand tordu à souhait est dans le coin et Napoléon souhaite épouser la sœur d’Alexandre de Russie et virer Joséphine. Les deux mages artilleurs ont des états d’âme et un peu assez de faire des grillades avec leurs adversaires. Flore qui fait partie des gardiens les rejoint et, républicaine, ne porte par l’empereur dans son cœur. Qui rencontre le tsar à qui il fait ses propositions. Sauf que Talleyrand joue sur tous les tableaux.

Les parchemins vont refaire surface, l’épopée napoléonienne est donc magique et une sorte d’uchronie comme Guerres et dragons. Grande Histoire et des personnages issus parfois du folklore comme les esprits russes. On y ajoute les deux héros artilleurs, un vampire ambassadeur, quelques incantations et beaucoup d’action, on se laisse porter sans trop réfléchir, zombies en prime. Avec Champollion. Une histoire complète qui pourrait avoir une suite si les lecteurs tombent sous le charme des mages.

Les Mages de Bonaparte, Éditions Drakoo, 14,90 €