Military Police, MP, police militaire, un titre qui s’inscrit dans la commémoration du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie en juin 1944. Toutes les armées du monde ont une police chargée de surveiller leurs troupes, réprimer les actes délictueux, enquêter sur les trafics ou des crimes commis par des soldats, coopérer si besoin avec les autorités civiles. Avec MP c’est l’armée américaine qui est le cadre de cette aventure policière qui se passe justement en Normandie en 1944. On a longtemps attribué à des GI’s Afro-Américains (un peu plus d’un millier dans des unités du Génie sur les 155 000 débarquées le 6 juin 1944 dû au manque de confiance injustifié des cadres) toutes les exactions possibles, viols en tête. Alors qu’en réalité les libérateurs blancs ont été en première ligne pour ces crimes sur lesquels le tabou se lève peu à peu comme le montre le dossier qui clôture l’album. Près de 4000 viols auraient été commis sur des Françaises. Inaki Holgado au dessin (Le Réseau Comète), Chacma au scénario, Marko au storyboard ont choisi ce sujet méconnu pour en faire aussi un polar aux rebondissements inattendus.
Dans une barge le sergent Cox et d’autres MP arrivent à J+1 sur la plage d’Utah Beach où les traces de la violence des combats sont bien visibles. Briefing pour les MP par Settler leur capitaine. A eux de maintenir l’ordre dans le territoire libéré et les GI’s n’ont pas tous les droits en particulier envers les femmes françaises. En patrouille Cox ancien flic à New-York assomme un soldat, Burroughs, qui violentait avec d’autres une jeune fille. Alors que non loin une autre femme est assassinée. Cox est mis au arrêt mais face aux meurtres qui se multiplient il est libéré. Convoqué par le général Théodore Roosevelt, Cox a été sous ses ordres en 14 et c’est son ami. Il l’a convaincu de rentrer dans les MP. Le général lui donne pour adjoint une femme lieutenant Sarah Baynes pour élucider ces meurtres et en éviter d’autres. En prime il lui comme aussi un officier SS qui assurait la police dans la région pour l’aider.
Même si l’enquête se tient à peu près le rôle d’un SS en uniforme adjoint de MP américains est limite et peu crédible. On n’en dit pas plus, suspense oblige. La grande Histoire rejoint la petite avec une reconstitution précise de l’époque, des mœurs et d’un pays qui a vécu quatre ans d’occupation plus que violente et sans pitié. Les fils de l’intrigue ne sont pas très fins. Ces MP se laissent cependant suivre et les détails dans l’album sur l’origine des Rangers de la Pointe du Hoc, unité d’élite aux pertes énormes, est aussi curieuse.
MP – Police Militaire, Éditions Le Lombard, 16,95 €
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