Scène de vie à la française avec Le Gigot du dimanche, réjouissante réunion familiale connue par tous où se retrouve tous les monstres en puissance qui nous entourent dans le cocon que nos parents nous ont donné. Et oui Philippe Pelaez et Espé au dessin appuient là où ça peut faire mal. La narrateur est un jeune pétomane déluré, Pilou, qui va compter les points à table dans les années 80 quand la France a viré au rose. Un jeu de piste avec pièges et une Mémé qu’il ne faut pas croire gâteuse. De l’humour mais aussi de l’espoir, de la gentillesse et les liens si inoubliables que des grands-parents peuvent avoir avec un petit-fils. Un album qui a aussi du cœur en or, en plus des Louis.

Y a du monde et du beau autour de la table. Mémé habite à Gaillac et un dimanche sur trois la famille se rassemble pour déjeuner. Les parents de Pilou, ce sont Virginie et Pablo, Espagnol qui ne boit jamais. Le grand-père a fait la malle en se mettant entre deux wagons pour montrer comment on attachait les trains. La Gauche est passée ce qui n’est pas du goût de tous. Les tonton Alain, Claude, les cousins Alice, Pierre le gaucho, tous ont en tête le magot de la vieille, des Louis d’or dans une boîte. Mais où elle l’a planqué. D’autant qu’elle n’est pas en grande forme Mémé adepte de la fausse route. Ils voudraient bien la mettre en maison de retraite. Mais elle fait de la résistance. Tout ce petit monde vit sa vie, complote, roule en Simca 1000. Et au passage a des rapports variés mais consentants.

Des rebondissements, une chronique sous forme de comédie dramatique qu’Espé a soigné au dessin qui fonctionne bien, on les aime ces gens qui nous ressemblent. Match de rugby, anecdotes, loto, la vie qui va et vient, émotion. Des malfrats tentés par le magot de la vieille, qui a des origines célèbres mine de rien faut de tout pour faire un monde, même un piano. Suspens total et très sympa.

Le Gigot du dimanche, Grand Angle, 16,90 €