Une histoire à la Erre, Fabrice de son prénom pour lequel on a amitié et respect pour avoir le talent, l’art de manier un humour décapant et qui vise juste. C’est à une institution française digne de l’Église, et oui le sabre et le goupillon bien vu, que Fabrice s’attaque. Envoyez l’armée, il a titré son recueil, ce récit complet en planches gags où dans les situations les plus désespérées on envoie les chars et la troupe. Bon, sauf qu’aujourd’hui dans notre beau pays, on n’est plus en 1968 avec De Gaulle à Baden qui va demander son aide au cas où au général Massu. On serait un peu limité si besoin était. A part notre Président qui a les yeux fixées sur la ligne bleue des Vosges frontalière lointaine de l’Ukraine. Et c’est parti, mort aux boches.
On ne s’engage pas si on n’a pas l’envergure, ni le nom qui va bien. L’armée ce n’est pas que des biscotos, vive les malingres. Le chef d’état major au conseil des ministres, ça peut aider un président en péril. Et il a des idées le képi étoilé comme attaquer l’Uruguay pour diminuer les impôts des Français. Et ensuite on continue, on met des petits états sur la liste noire, boum. Sans oublier la guerre bactériologique et les savants fous, les seuls à vouloir travailler avec les militaires. Ne pas oublier d’épuiser les stocks d’obus pour cause de budget à renouveler, ni que dans un pays écolo, la bobinette à l’atome n’est pas de mise. Donc on passe aux toilettes sèches sur les chars ennemis et au passage on confond touristes avec terroristes.
Grandeur et servitudes militaires, comme disait le poète. Il a mis la post-combustion Fabrice Erre. Il les soigne nos généraux et nos politiques car après tout ce sont eux qui ordonnent. La riposte répond à l’attaque même contre le réchauffement climatique. L’armée aurait-elle réponse à tout ? Avec une pointe d’humour en prime. On les aime ces petits soldats, des sentimentaux qui s’ignorent. Un délice comme toujours avec Fabrice Erre.
Envoyez l’armée ! Éditions Delcourt Pataquès, 13,50 €
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