Un océan tout bleu pour une histoire sans précédent, qui mêle façon Grand Bleu aventure, passion, sciences mises à la portée de tous, découvertes marines qui vous feront frémir la prochaine fois que vous croiserez le parcours des seiches ou des pieuvres de préférence ailleurs que sur un étal de poissonnier. Avec Octopolis, sur 280 pages, et oui c’est du lourd l’océan, Gaétan Nocq avec Mona fille d’un paléontologue va plonger au plus profond des abysses (au demeurant très bonne série TV). Nocq à qui l’on doit Le Rapport W ou Les Grands Cerfs montre une fois de plus la qualité de sa palette graphique et de son talent de conteur. Il sera au Festival BD de Sérignan 2024 les 18 et 19 mai.
Une pieuvre qui plonge, des jonquilles qui fleurissent, le 20 mars Mona apprend la disparition de son père que depuis sept ans elle se refuse à voir. A Paris elle va à son appartement, croise la concierge qui l’a appelée. Serge Fauconnier n’est pas rentré de son dernier voyage depuis un mois. Chez lui il n’y a que Viktor, un perroquet ara bleu. Retour à nos origines, à la cellule dans l’eau de mer, aux mutations, alors que Mona signale la disparition de son père et va sur son ordinateur, trouve un message de Laure Caplan du Muséum d’Histoire Naturelle et un dossier, Octopolis mais bloqué. Toujours l’océan et la vie qui éclate, neurones, 86 milliards pour l’homme, 500 millions pour le poulpe. Trilobite, Opabinia des sortes de mollusques. On progresse et Mona le 21 mars commence son enquête au Muséum. Que sait Caplan qui lui montre un bec de calmar géant. Elle lui parle des céphalopodes dont Fauconnier s’est fait une spécialité quant à leur évolution.
Il y a une logique à la fois subtile et imparable. Deux facettes, celle des céphalopodes, celle de Fauconnier et de Mona qui va découvrir la vie finalement secrète de son père, être obligée de plonger au fond de l’océan pour le suivre et comprendre. On ira sur l’île de Clipperton dans le Pacifique, il y aura aussi un moniteur de plongée mystérieux. Mais les images de Nocq sont avant tout là pour faire appareiller notre imaginaire tout en le nourrissant de vraies infos étourdissantes sur ces céphalopodes gracieux qui peuplent nos mers, un dessin très beau. On y ajoutera une affaire plus terre à terre de minerais. Le tout est hors normes, singulier et complété par un cahier graphique superbe.
Octopolis, Daniel Maghen Éditions, 30 €
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