Un nouveau Dracula, un de plus ? Pas sûr car L’Ordre du dragon sous-titre de l’album est un vrai bonheur noir à souhait, angoissant, palpitant au possible et servi par un dessin qui fait froid dans le dos. A ne pas lire à la veillée. Marco Cannavo et Corrado Roi ont signé un vrai monument d’horreur gothique dont le moindre détail flanque la frousse. Personnages et révision de Dracula, du mythe, de son entourage même si évidemment on retrouve des habitués. On comprend que les deux auteurs se sont librement inspirés de Stoker mais avec une fougue et une vraie beauté graphique en noir et blanc, choix qui s’imposait. Un grand moment de BD, une réussite.
1890 en Bulgarie on embarque des caisses remplies de terre. Un homme furieux voit le navire s’en aller. En Hongrie plus tard, en Transylvanie, John Harker arrive chez Vlad Dracula, on lui offre un vin rouge remarquable. Il montre au vieillard qu’est Dracula un portrait de sa future femme, Lucy. Flash immédiat et Dracula achète la propriété anglaise que lui propose Harker. Le lendemain il découvre un Dracula rajeuni et emprunte son train privé. Une femme lui dit de se réveiller car il est en réalité prisonnier de Dracula qui l’a envoûté. Elle lui apprend que le comte est parti à Londres lui voler son épouse. Pas contente la dame car c’est Greta épouse que le comte a répudié et qui va lui filer un coup de main à défaut de dents. A Harker de tenter de ralentir Dracula parti avec deux concubines dans des caisses en bois remplies de terre maudite.
La chasse est ouverte mais le gibier est de taille. Dracula va continuer avec ses copines sa course mortelle, retrouver ses pouvoir et ne fera pas dans la dentelle. Des scènes cruelles mais dans la vraie lignée du comte. Un découpage parfait, l’arrivée de ce bon Van Hesling qui lui court après. Un trait à la fois léger, fort et d’une grande expressivité, des rappels, un Dracula très beau jeune, les Croisades, des femmes, beaucoup et importantes dans le récit. Une grande maîtrise sur tous les plans et une œuvre de haut vol qui mérite un large public.
Dracula, L’ordre du dragon, Éditions Glénat, 22,50 €
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