Une sortie ancienne mais dont il aurait été dommage de ne pas parler. The Lion and the Eagle, en un volume, traite pendant la seconde guerre mondiale des opérations menées par l’Angleterre et son armée des Indes contre le Japon. Une guerre de jungle sans pitié après des défaites initiales, face à un ennemi qui depuis le début des années trente avait mis l’Asie sous sa coupe, massacrait les populations dont celle de le Chine ou de la Malaisie. Un adversaire capable de tuer femmes et enfants, abattre ses prisonniers où les envoyer dans des camps dignes de ceux du Reich pour les populations civiles. The Lion and the Eagle est à la fois un comte rendu militaire avec Anglais et Américains dans la jungle parfois concurrents, loin des plages héroïque de Guadalcanal, de Midway et aussi journal d’hommes oubliés de tous car à l’époque le front de l’Ouest, la bataille d’Angleterre, le débarquement, la campagne de France étaient prioritaires dans les médias. Ce qu’ont fait ces soldats, ces Chindits, aucune bête au monde ne l’aurait fait comme a dit Bigard. Garth Ennis (Marjorie Finnegan) est au scénario sur un documentation très poussée à partir des témoignages des survivants. Pour le dessin la documentation de PJ Holden appuie un récit qui ne cache rien de la vérité. Le Japon et ses dirigeants ne connaîtront pas le même sort que l’Allemagne à la capitulation. Malgré Pearl Harbor, Hiroshima et Nagasaki les États-Unis et Mac Arthur auront besoin d’un bouclier asiatique en état contre l’Ours soviétique proche dès 1945 et le communisme naissant dans divers pays comme le Vietnam.
Armée des Indes et armée britannique, quelle différence ? C’est la question d’un officier chinois nationaliste anti Mao à un un Anglais pur souche, le colonel Crosby qui ont fait la retraite de Birmanie. L’Inde et l’Angleterre c’est une affaire de siècles avec ses soldats Gurkhas déjà en 14. On pioche dans les colonies. Le major Teng-Shguyi est détaché auprès du général US Stilwell qui ne porte pas les Anglais dans son cœur, l’opération à venir est à 100% britannique mais la logistique, les Dakota US. Il faut arrêter les Japonais dont les soldats sont des meurtriers capable de tout. Crosby dine avec un médecin appelé, Allistair rencontré deux ans plus tôt avec un convoi d’ambulances bourré de blessés. Crosby avait son garde du corps un sergent Sikh. Les ambulances n’ont pas pris le bon chemin et il va falloir faire des choix au milieu de la jungle birmane. Trois ambulances sont récupérables, le tri sera implacable. La nouvelle unité pour attaquer les Japs sont les Chindits, un monstre mythologique port sur leur insigne de bras, un aigle qui attaque l’ennemi et se bat comme un lion. Des précurseurs de Wingate pour un nouveau modèle d’opération. Les premiers convois de planeurs ont pris leur envol. Et il y aura aussi les Maraudeurs US de Merill.
Rien ne manque, car les auteurs ne font pas dans la longueur mais la précision sans états d’âme visuel. Les décors quand on connaît la jungle Malaisienne ou de Bornéo sont très fidèle et on s’y croit en se demandant toujours comment des hommes ont ou se battre et certains survivre. On découvre des personnages attachants mais pas de super-héros dont le souvenir ne doit pas être oublié. Un bouquin remarquable pour cette armée qui a vécu le pire.
The Lion and the Eagle, Paquet, 20,90 €
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