Un huis-clos bordé par la mer qui cerne le Mont-Saint-Michel où la mort rode sur l’un des plus célèbres sites touristiques français. On est avant la guerre, celle de 1939, et la bonne du curé s’est faite trucider. Mais ce n’est qu’un début dans ce Meurtre au Mont-Saint-Michel signé par Jean-Blaise Djian et Marie Jaffredo au dessin toujours aussi chaleureux, album sous l’égide du Centre des Monuments nationaux.
En 1936, le Mont-Saint-Michel est encore une grande famille où tout le monde se connaît. La jeune Lucie revient de la pêche avec son copain Rémi. Mais alors qu’elle rentre chez elle, Lucie est témoin du meurtre de la bonne du curé qui refuse de continuer à apporter de mystérieuses lettres anciennes à son bourreau. Lucie prend la fuite poursuivie par le meurtrier. Plus de nouvelles de la petite fille alors que le cadavre de la bonne est découvert, la population part à sa recherche aidée par des touristes dont un couple d’Anglais et un écrivain auteur de romans policiers. Personne ne peut plus partir du Mont où rode un curieux personnage qui ferait un coupable idéal.
Une belle intrigue, un environnement parfaitement rendu avec sa dose de mystère et de passé historique, ce Meurtre à un petit côté Agatha Christie, c’est évident, vers lequel Djian lorgne avec talent. Un huis-clos bien sûr, le meurtrier est parmi les personnages mais qui et pourquoi ? Un suspense qui mélange astucieusement grande Histoire et romanesque. Marie Jaffredo apporte une ambiance angoissante, brumeuse, fantastique et grise à ce Mont-Saint-Michel qui est aussi le héros de ce polar dans la grande tradition du genre de l’époque. On pense aux Disparus de Saint-Agil, roman et film contemporain de ces années trente où Djian place son récit. Très sympathique, bien dessiné, une belle réussite estivale qui mérite qu’on s’y arrête.
Meurtre au Mont-Saint-Michel, Glénat, 13,90 €
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