Corentin Rouge et Fred Duval ont pris en main le destin de Thorgal pour un album bien charnu. On revient du Pays de Qâ pour un épisode de il était une fois l’Amérique. Wendigo s’intercale dans la série mère album dix. Il y aura le Grand Manitou et de là à dire que Thorgal s’offre une tranche western avec Indiens, il n’y a que la taille d’un mocassin en peau de bison. Bon, on est aussi dans la légende, le fantastique, avec graphiquement un beau travail, Aaricia enceinte sans le savoir, Jolan, ça fait plaisir et on se laisse prendre dans cette épopée forestière. Une couverture superbe.

Le peuple des Eaux a des soucis. On a libéré contre eux le Wendigo jamais rassasié de vies humaines, un démon à sale tête et énorme. Pour le battre les sorciers du peuple des Eaux ont fait appel aux Manitous. Dont un serpent qui va affronter Wendigo, pas gagné. Le serpent est blessé mais n’abandonne pas la lutte. Quant à Thorgal il navigue en se demandant si il reverra le pays QÂ. Aaricia a mal au ventre. Et le Manitou attaque son navire, blesse Aaricia et guide Thorgal vers une tribu indienne à laquelle le Grand Esprit a annoncé son arrivée. Les Peaux claires pactisent avec le peuple des Eaux qui vont soigner Aaricia qui est enceinte. Mais pour la sauver Thorgal doit aller chercher la plante de vie, mais avant tailler une flèche unique dans une branche l’arbre au-delà des nuages pour tuer le Wendigo. Peintures rupestres et passage des Vikings déjà dans le coin.

Doué Corentin Rouge pour cette fresque à grand spectacle de 122 pages au découpage très ouvert qui fonctionne bien. Ce n’est pas le dernier des Mohicans mais bien ancré dans la geste indienne. Le Wendigo a de la ressource. Il y a aussi Birkäa, un personnage clé, de l’action à revendre et des décors qui valent le détour. On est vraiment dans un Thorgal différent, plus ouvert que Fred Duval a su sortir de son cadre pour le meilleur.

Thorgal Saga, Tome 2, Wendigo, Le Lombard, 24,50 €