Le Festival d’Angoulême expose du 25 janvier au 10 mars 2024 au Musée de la ville pour la première fois Lorenzo Mattotti. Dans le cadre de l’Olympiade Culturelle – alliance artistique et sportive des Jeux de Paris 2024 – l’exposition L’Art de courir, Attraper la course présentera plus d’une centaine d’œuvres inédites. Lorenzo Mattotti en partenariat avec la Galerie Martel y présentera sa vision flamboyante de la course à pied, aux côtés des textes, de courtes fictions de la romancière Maria Pourchet. La rencontre inédite entre ces deux créateurs s’ouvrira au-delà du temps du Festival et des murs du Musée d’Angoulême, jusqu’au Château de Malbrouck, dans d’autres lieux comme la Gare du Nord et jusqu’au temps des Jeux Olympiques.
Pour participer activement à l’élan de l’Olympiade Culturelle, en partenariat avec le COJO de Paris 2024, le Festival d’Angoulême a choisi de se tourner vers Lorenzo Mattotti, artiste de stature internationale à l’intérêt renouvelé pour le corps en mouvement. Dans cette perspective, le Festival lui a donné carte blanche sur le thème de la course à pied, discipline la plus pratiquée en France et à travers le monde. L’auteur a ainsi produit plus d’une centaine d’œuvres originales décomposant le mouvement de la course. Dans une tentative pour capturer son élan, sa grâce mais aussi son caractère archaïque ou son potentiel burlesque, le dessin de Lorenzo Mattotti se fait l’écho de ses multiples visages. Pour prolonger cette vision, le Festival a fait appel au talent de Maria Pourchet, autrice reconnue des remarqués Feu et Western, Prix de Flore 2023.
De son fondateur Feux à ses couvertures du New Yorker, en passant par son film d’animation La Fameuse Invasion des ours en Sicile sélectionné à Cannes en 2019, Lorenzo Mattotti excelle en artiste touche-à-tout, ouvrant la bande dessinée à tous les horizons. Il trouve dans la prose de Maria Pourchet un écho vif et intense. Entre les deux artistes, en effet, un passage originel de flambeau s’est effectué à des décennies d’écart avec leurs voix personnelles, de Feux (L’Écho des Savanes, 1984) du maître italien à Feu (Fayard, 2021), roman multi récompensé de l’autrice vosgienne, s’ébauche le chemin de l’incandescence, sa couleur, sa fièvre. Pour le Festival, la rencontre entre les arts opère non seulement autour de la course en tant que sport, mais aussi autour de la course en tant que fuite, dans une version animale et archaïque.
De toutes techniques et de tous formats, les images superbes de Lorenzo Mattotti habillent des couleurs de la course les murs du musée d’Angoulême. Ils montrent de quelle façon le dessin peut s’emparer d’un vaste mouvement planétaire, où l’individu se fond dans le groupe ou bien s’en dégage, privilégiant les sentiers naturels, hors des stades et des contraintes matérielles. Dans ce dialogue entre les expressions artistiques, ce sont les corps, la vitesse, la répétition, l’entraînement, le mouvement primaire, le souffle, l’élan, l’idée d’une course entravée ou émancipatrice qui s’envisagent.
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