C’est finalement une de ces initiatives diplomatiques très françaises donc tordue au possible qui a été la cause de la Mission Osirak. Quand grâce à la France l’Irak est en passe de devenir une puissance atomique et d’avoir la bombe capable de raser le Moyen Orient, Israël va tout faire pour que la centrale nucléaire devienne un tas de gravier. Seul moyen la voie des airs et un raid mené par les nouveaux F16 livrés par les USA. C’est cette mission que raconte de façon à la fois très documentée et romanesque Jean-Claude Bartoll sous le crayon toujours aussi clair et précis du catalan Ramon Rosanas.
Le F16 est un bijou de technologie en 1978. Le pilote israélien Dov Nathan va faire partie des testeurs de l’appareil sur une base US. Avec l’Iran, Israël a passé commande du chasseur. Au même moment la Ligue Arabe qui a exclu l’Égypte pour avoir signé la paix avec l’état hébreux se rassemble à Bagdad où Saddam Hussein n’a qu’une ambition, fabriquer la bombe atomique et rayer de la carte Israël. C’est avec la France involontairement qu’il va mettre au point son plan. Deux centrales seront construites par les Français. A Paris tous les services secrets s’agitent et préparent des coups tordus en tout genre alors que l’Iran devient islamiste. Le réacteur Osirak irakien sera mis en service. A moins que…
Un vrai panier de crabes pour une histoire authentique sur le fond. Espions, traîtres, gouvernements complices, tueurs à gages, femmes fatales, on a déjà tous les ferments à cette époque de ce que va devenir le Moyen Orient aujourd’hui après le passage des deux Guerres du Golfe. L’incapacité américaine à gérer la prise de l’ambassade de Téhéran, un Saddam Hussein et un Kadhafi chouchoutés par l’Occident, Israël prêt à tout pour garantir sa sécurité. Bartoll signe un diptyque et, on le répète, le dessin de Rosanas est parfait pour cette aventure historique aéronautique mouvementée.
Mission Osirak, Tome 1, La bombe de Saddam, Dargaud, 13,99 €
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