Quel est le fan de BD qui n’a jamais été mis chez un libraire ou un festival face à ces petits lutins de plombs baptisés Pixi ? Ils sont à la BD ce que la tombe de Toutankhamon et ses milliers d’objets est aux égyptologues inconditionnels. Prix et valeur mis à part. Donc Pixi c’est une aventure et comme le dit Antoine De Caunes dans l’ouvrage qu’il leur consacre « une douce addiction, une histoire du merveilleux qui nous entoure sous forme de ces figurines en plomb imaginées (il y a quarante ans) par deux hommes, Alexis Poliakoff, sculpteur et le Philippe-Antoine Guénard qui avaient gardé la fraîcheur, l’enthousiasme, la poésie de l’enfance ». De Caunes, qui a accumulé « sans le vouloir » plein de Pixi autour de lui en a fait une beau bouquin qui aurait sûrement plu au mythique légendaire Louis Nicollin, le montpelliérain qui avait tous les Pixi et que j’avais interviewé dans une page entière parue dans Midi Libre sur les Pixi dont Philippe-Antoine Guénard était le pivot. Il nous avait reçu à Paris dans la boutique Pixi et dévoilé ses trésors, leur histoire. En voici la reprise en son temps dans Ligne Claire.
Retour à De Caunes et à sa passion qu’illustre avec de superbes mises en scène le photographe Vincent Bousserez, un beau duo qui fait pétiller les Pixi à pleines pages. Un monde enchanté qu’Antoine De Caunes sait avec ses mots qu’il a toujours su faire jongler décrit avec un portrait d’Alexis, de Guénard, une mise en musique des Blake, Mortimer, Adèle Blansec, Olrik, ou autres Spirou, Gaston, la magie Uderzo avec Astérix, Corto Maltese pour ne citer qu’une infime partie des héros mis en plomb. Sans oublier la mascotte Roger-Roger de Pixi déclinée en mille et un costume ou décors. Car Pixi ce sont aussi les scènes les plus marquantes du 9e art, Tintin au Congo dans sa célèbre voiture, Haddock sabre au clair, la statuette de l’oreille cassée qui nous avait de l’œil chez Guénard, Les Dupont/d sur la Lune ou les grandes marques de la mode elles aussi déclinées.
On reviendra vers Franquin car Lagaffe a pris ses aises chez Pixi et chez de Caunes, un coup de foudre auquel on ajoute l’abominable Zorglub, le Marsupilami. Allez viva Lucky Luke et les petits bleus pas d’Auvergne, les Schtroumpfs. Sempé semper avec Le Petit Nicolas, Pixi rien ne lui échappé. Il y a toujours une vraie gentillesse dans ces plombs colorés, une finesse émouvante que de gros bronzes sont venus rejoindre mais cela c’est une autre partie de l’histoire Pixi que De Caunes magicien des mots raconte dans cet ouvrage que l’on lit avec gourmandise tout en se disant qu’en n’ayant pas de Pixi devant nos rayons de BD on a sûrement manqué quelque chose. Reste aussi que Pixi ça vaut des sous et qu’on voit passer de temps en temps en salle des ventes des collection qui font des cartons. Une belle histoire, une balade comme le dit Antoine De Caunes « plus subjective qu’exhaustive » dans l’univers Pixi.
Pixi (une douce addiction), Éditions de La Martinière, 26,50 €
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