Un retour aux origines pour cette jeune expatriée aux USA enfant, Nao, d’origine japonaise. Mais il va falloir réapprendre toutes les bases d’une culture ancestrale même au XXIe siècle. Himawari House de Harmony Becker (on avait aimé l’excellent Nous étions les ennemis) est un long fleuve tranquille qui peut désorienter comme séduire. C’est aussi une confrontation entre trois jeunes filles asiatiques qui vont vivre en colocation et bizarrement un roman graphique dont la plupart de dialogues sont bilingues. On parlera presque de leçon ethnologique non dénuée de sens ni d’intérêt, de format série TV qui fait un très bon roman d’été.
Elle a des états d’âme Nao partie enfant de son Japon natal pour les USA. Elle n’a gardé qu’une boite de babioles et s’est adaptée au pays, a oublié son japonais, tout en gardant quand même une nostalgie certaine, elle qui se considère comme coupée en deux. Et puis jeune fille, elle décide de retourner au Japon. Les souvenirs anciens lui reviennent et elle s’installe à Himawari House, une colocation. Nao rencontre Hyejung qui est coréenne et étudie le japonais. Il y a Tina de Singapour. L’anglais est leur langue commune mais Nao fait des gaffes, ne sait pas où est Singapour. Elle veut rester un an pour réapprendre sa langue natale. Échanges culinaires et débuts d’une nouvelle vie, rencontres, et difficultés de compréhension. Masaki est un jeune homme qui a beaucoup de charme. Début des cours, évaluation du niveau, et spleen. Grande fête en ville, les trois filles se laissent tenter tout en redécouvrant des traditions oubliées.
Une rééducation volontaire, pas simple, amourettes, petits jobs, les trois héroïnes renaissent. Beaucoup de sincérité, de spontanéité, de volonté d’indépendance. Mais avant tout le partage des cultures, le respect mutuel et typiquement asiatique, japonais prioritairement. Harmony Becker le montre bien avec beaucoup d’émotion. On envie cette volonté de ne pas tirer un trait sur ses origines.
Himawari House, Rue de Sèvres, 20 €
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