Le premier tome des Cœurs de ferraille montrait déjà des qualités indéniables et novatrices de scénario fantastique signé par Béka épaulé par Jose Luis Munuera dessinateur brillant et séduisant de cette saga où des robots veulent avoir une âme et une conscience. Sauf qu’ils sont aux ordres des humains ces personnes mécaniques et leurs envies d’indépendance, de reconnaissance, de culture ne peuvent être tolérées. Dans L’Inspiration, au sein d’une Amérique du Sud profond auprès des bayous de Louisiane, une jeune fille va être celle qui va donner le coup de pouce pour un futur meilleur et se venger en même temps.

Les parents d’Eva sont assassinés par des robots limiers mais l’un d’eux l’épargne. Plus tard, seule avec son chien Jasper elle cambriole les demeures les plus riches et revend son butin. Des robots se réunissent pour lire ce qui est impensable, un livre écrit par l’un d’eux. Les limiers les tuent et volent le livre qu’ils apportent à Halfa un riche planteur humain suprématiste. Il faut détruire tous les livres et il ordonne aux limiers de trouver l’auteur, Weldon un robot. Dans une imprimerie un des limiers trouve une robote, Malou, qui sait qui a fait imprimer le livre. Son patron humain la défend. L’autre limier va chez le papetier qui vend encre et papier. Dans une maison qu’elle visite Eva trouve un exemplaire du livre et un robot maître d’hôtel qui lui dit de le prendre en précisant que son auteur est un robot. Quand son receleur voit qu’elle le possède il avertit Halfa qui refuse qu’un robot puisse avoir de l’inspiration. Il faut à tout prix récupérer ce dernier livre pour le bien des humains.

Suspense, coups de théâtre, humanisme, grand remplacement pas neutre dans le discours, Les Cœurs de Ferraille sont un beau moment de bonheur qu’on suit en prépublication dans Spirou. BéKa a donné vie à un monde qui sur le fond se réfère à Asimov et ses lois. Sur la forme il réinvente le discours, le replace dans un univers plus proche et éloigné de la SF pure et dure. Il y a en plus tendresse, gentillesse et espoir, des gentils pas toujours ceux qu’on croit et des méchants qu’il faut punir. On se demande où vont aller ses Cœurs de ferraille dans le tome 3. Le très beau dessin de Munuera est une des raisons aussi du succès qu’on souhaite à la série.

Les Cœurs de ferraille, Tome 2, L’inspiration, Éditions Dupuis, 14,50 €