De Thomas Gilbert on avait aimé entre autres Les Filles de Salem qu’il classe comme un des volets qui conduit à son dernier album La Voix des bêtes, la faim des hommes. La fin d’un cycle sur la violence et l’injustice pour l’auteur qui cette fois défend la nature contre le volonté destructrice des hommes. On est juste avant l’an mille, période de peurs, de violences et de légendes qui peuvent mener à leur perte des populations entières. La religion y joue aussi un rôle majeur et ambigu mais l’homme reste le démon qui peu à peu détruit la Terre des origines. Une saga très riche sur un dessin descriptif aux couleurs très travaillées.
Brunehilde parcourt la campagne avec Loupiot, chien loup. Elle est guérisseuse, meneuse de loups et rencontre Paulin conteur et herboriste. Ils font route ensemble, traverse une forêt inquiétante. Il y a des rumeurs sur les meneurs, loup-garou, élevés par une louve. Ils arrivent dans un village où la mort est partout. La famine tue et les villageois se battent contre la forêt qui reprend les terres défrichées. Raymond le seigneur avait promis de faire arracher les arbres. Un enfant a été retrouvé mort déchiqueté. Les villageois accusent une bête mais Brunehilde qui connait tous les types de morsures leur propose de voir le cadavre. Elle se souvient aussi comment elle est devenue une meneuse. Arrivent deux moines qui sous couvert de foi profitent des habitants. Une famille part avec Brunehilde et Paulin. Le père parle de la fin du monde.
Une histoire peu commune avec Brunehilde enquêtrice qui finira par trouver la cause du mal. Les ambiances, les décors, les visages sont bien en place. Folie des hommes ou d’un homme, détournement religieux, la mort mais aussi de la tendresse, de la bonté. Un album qui parfois par contre manque de clarté dans les enchainements, flash-back mais on reprend facilement la route avec Brunehilde. Un album coup de poing et qui met bien en avant la bêtise des hommes qui détruisent sans compter.
La Voix des bêtes, la faim des hommes, Dargaud, 22 €
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