Pour commencer il y a le trio Brugeas, Toulhoat et Guillo. Associés pour une expérience peu banale, Cosaques dont ils nous avaient parlé. On en avait dit que, avec le scénario bien sûr de Vincent Brugeas, le partage appuyé par la couleur devenu essentielle pour le dessin avec Ronan Toulhoat et Yoann Guillo, l’album était à la fois expérimental et atypique. Et surtout une réussite. Ils nous avaient déjà annoncé « un projet chez Dargaud qui se passe au Moyen Age, Tête de chien, des chevaliers qui vont de joute en tournoi ». L’album est sorti et on est pris dès les premières pages. C’est une vraie résurrection des grands moments cinématographiques ou romanesques, Robin des Bois, Ivanhoé avec Robert Taylor, des preux, jeunes dont une jeune femme qui porte haut l’esprit des chevaliers mais comment va-t-elle se faire accepter ? Des duels, des rançons, des machinations, des écuyers pas très nets, et des interrogations morales sur fond d’écu et d’épée. Un bonheur ce premier épisode qui rappelle de très bons souvenirs.
Josselin se bat en tournoi, gagne des rançons, il est chevalier ou rien. Son écu est à chevron d’agent. Doué au combat mais pas vraiment bon négociateur. Il est ami avec le chevalier à écu marqué d’une tête de chien qui est en fait une femme, Jehan. Son écuyer c’est Paulin. Le couple se respecte et ont en ligne de lire le porteur du bouclier aux trois haches, la vedette, le chevalier noirci. Jehan et Josselin s’entraînent car ils écument les tournois. Dans une auberge bien que sans argent ils trouvent un abri et le chevalier noirci s’y est arrêté. Josselin sans rien dire a négocié leur passage. Destination le tournoi où vont s’affronter ceux du comte de Joigny et ceux du comte de Dreux. Le roi de France a empêché ses chevaliers d’y participer. Avec Dreux il y a le chevalier noirci. Le comte de Joigny insiste pour que Jehan et Josselin se battent avec lui mais ils ne pourront pas toucher au Noirci qu’il se réserve. Mais tout va basculer car Joigny est battu et Paulin se retrouver mêlé à une affaire de gros sous pas très nette.
On va rapidement en savoir plus sur le chevalier noirci, sur Jehan et le très naïf Josselin. Chevaliers mais jusqu’où. Le découpage donne des relances intéressantes avec des planches à couleur différente pour que chaque personnage se raconte. Une fougue indispensable dans le dessin très réussi et une histoire bien bâtie qui font de Tête de chien une des sorties majeures de ces derniers mois.
Tête de chien, Tome 1, Dargaud, 20,50 €
Articles similaires