On avait présenté cette collection chez Glénat qui revient sur le passé récent de notre Histoire, des années 60 à 90 en passant par 70. Des Affaires d’État, il y en a eu et il y en aura toujours, politiques le plus souvent. Comme sous-titres on a Guerre Froide, Jihad et Extrême droite. Au scénario un spécialiste du genre dont on connait tout le professionnalisme Philippe Richelle auquel on doit déjà Les Mystères de la République ou Algérie, une guerre française. Une belle palette de personnages persuadés de leurs bons droits ou truands, manipulateur aguerris, pervertis aussi par des choix ambigus qui ont crées déjà depuis deux tomes des situations tragiques, prémices de ce que va être le XXIe siècle. Secret défense, pressions du pouvoir, avec les tomes 3 on monte en puissance et on peut aussi décrypter ce qui est fiction et faits réels dont Richelle s’est inspiré. Reste à savoir si ce n’est pas trop délayé pour accrocher des lecteurs qui ne connaissent rien de ces époques. Avec des dessinateurs différents (et un peu inégaux) pour chaque thème. On a un faible pour Jihad.
Avec Guerre Froide T3, on sait qu’on est dans les années 60. Ogier du SDEC se demande si en interne il n’y a pas une taupe. Il a eu une liaison avec une Russe, Raissa. Aux USA en 1964 un transfuge russe Rossenko prétend avoir des informations sur la mort de Kennedy. A Paris on est persuadé qu’il y a une taupe dans l’entourage de De Gaulle. Et le patron du SDEC est dans le collimateur. Rossenko livre des noms de taupes mais c’est trop beau pur la CIA qui voit en lui un envoyé de Moscou pour déstabiliser une autre transfuge. Ogier est toujours sur la piste française mais risque de payer cher sa liaison avec Raissa si elle était un agent russe. Un mélange assez hétéroclite où on ne doit négliger aucun détail. Dans la tradition des bouquins d’espionnage de l’époque en moins subtil. Dessin moyen de Régis Penet.
Guerre Froide, Tome 3, Le pouvoir infiltré, Glénat, 14,95 €
Avec Extrême droite T3, on sait qui est qui même si Philippe Richelle obligé, se sert de pseudo, parti ou personnages. Vol d’œuvres d’art, trafic de drogue, flics ripoux, règlements de comptes sanglants dans un bar de Bayonne, et si les Basques et l’ETA étaient dans le coup ? Ou Madrid faisait du nettoyage par le vide parmi les séparatistes basques. Manconi est un bon flic mais désabusé et qui perd des fortunes aux cartes. Le commissaire Pommard suit l’affaire. Pour intégrer le Commando Noir, Moreau va avoir un contrat à exécuter. Mais il pourrait bien y avoir un loup dans la bergerie. Assez bien structuré mais là aussi pas intérêt à louper une note si on veut bien entendre la bonne musique. Pour le dessin, Pierre Wachs tient bien la distance.
Extrême droite, Tome 3, Commando Noir, Glénat, 14,95 €
Avec Jihad T3, on est dans le meilleur de la série. Par le scénario très cadré, plausible et en plus soutenu par un dessin lui aussi le plus fort signé par Alfio Buscaglia. Paris printemps 1986, des bombes explosent dans la capitale. Le Premier Ministre méprise les services de renseignements incapables de collaborer entre eux et qui n’ont pas de pistes. Pour arrêter les attentats la France doit libérer trois terroristes qu’elle détient. Crémieux et Girard sont sur le coup et interrogent tous les suspects tout en leur laissant un contact au cas où. Au Liban le Hezbollah laisse mourir un otage français qu’il détient. Seul Morin est encore en vie. Fahd cherche un endroit à Paris pour stocker de la marchandise. Anis accepte et un réseau se met en place. Crémieux continue à enquêter dans les milieux islamiques. Anis craque quand il sait que ce sont des explosifs qu’il planque.
Jihad, Tome 3, Le choix de l’épée, Glénat, 14,95 €
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