On ne présente plus aux Héraultais le grand artiste sètois qu’est Hervé Di Rosa. Évènement rare, la galerie Huberty & Breyne expose « BDIROSA, Hervé Di Rosa et la Bande Dessinée » à Paris du 2 juin au 29 juillet 2023.
Comme le rappelle dans son communiqué de présentation de l’exposition la galerie Huberty & Breyne, Hervé Di Rosa, né à Sète en 1959, nourrit son imaginaire dans la contre-culture, le graffiti et la Bande Dessinée. Fondateur de l’Art modeste, Hervé Di Rosa est un militant des cultures populaires. Il est exubérant, coloré, baroque, joyeux, et a été biberonné aux magazines Pif Gadget, Tintin et Spirou. C’est un fan de Franquin, de Macherot, de Chester Gould, de Will ou encore de Tillieux. Il est intarissable à leur sujet et a tenu à leur rendre hommage à travers une série de peintures, de dessins inédits et de deux grands strips qui seront exposés du 2 juin au 29 juillet. Di Rosa revendique l’influence de la Bande Dessinée sur son travail. Dans ses toiles, il remixe les codes et l’imagerie du 9ème Art.
À ses débuts, le jeune artiste plutôt sex, drugs and rock’n’roll frappe à la porte de Charlie Mensuel mais le rédacteur-en-chef du journal, Georges Wolinski, décourage rapidement ce talent cosmique d’entamer la vraie révolution de la Bande Dessinée en lui donnant un précieux conseil : « C’est de la peinture, tu devrais faire tes cases en grand ». « Cette série n’est pas seulement un hommage aux classiques franco-belges et américains, précise Hervé Di Rosa. C’est un vrai voyage introspectif. L’enfance est à la base de mon travail. Mon imaginaire graphique et formel s’est construit à travers les images et les bandes dessinées que je trouvais fascinantes quand j’étais gamin. J’ai essayé pour cette exposition d’établir des rapports entre les cultures graphiques populaires et l’histoire de l’art en général. »
Aujourd’hui, Hervé Di Rosa griffe des toiles aux mensurations spatiales de huit mètres de large sur trois mètres de haut. Il plastique des sculptures dans la résine peinte. C’est le chaînon manquant entre les bulles, la peinture et la sculpture. Ses œuvres réjouissantes sont autant de voyages au long cours. Comme il l’explique, « j’ai tenté de relier ce qui m’a inconsciemment influencé. Je me suis aperçu, par exemple, que l’aspect que je donne au bois dans mes peintures est similaire au dos des couvertures des albums de Lucky Luke de Morris. La façon dont je dessine les animaux me vient de Macherot. Will m’a marqué avec certains albums de Tif et Tondu. Un de mes personnages se prénomme La Porte Verte, en écho à La Matière verte de Will et à The Green Door, un groupe de rock psychédélique américain des années 1960… A Jijé, j’ai parfois emprunté la dynamique des personnages. On pourrait aussi rapprocher les accidents de voitures de Tillieux de ceux qui se produisent dans mes œuvres. Tous ces auteurs ont eu une réelle influence sur mon travail de création. »
Une toile d’Hervé Di Rosa se regarde comme on écoute un riff de guitare de Franck Zappa. C’est un ovni plastique. Globe-trotter et touche-à-tout, ce créateur griffonne un art teinté d’humour universel pour nous faire rire des maux de l’humanité. Une expo d’exception à ne pas manquer.
Galerie Huberty & Breyne, 36, avenue Matignon 75008 Paris
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