Faire naître des enfants sans violence, en connaissant le minimum de l’anatomie féminine était une rareté au XVIIIe siècle. Les femmes ne pouvaient être médecin et eux à quelques exceptions étaient nuls et prétentieux. Angélique du Coudray allait révolutionner l’accouchement, le suivi des femmes enceintes écrire un traité qui fera date plus un modèle qui décrivait la nature pour s’exercer. Son histoire est celle d’une femme brillante et courageuse. Adeline Laffitte au scénario et Hervé Duphot au dessin lui rendent justice à juste titre.
Même si l’obstétrique progresse, naître est encore un exploit. Chez les Debreuil, Madame du Coudray, meilleure sage-femme de Paris vient de mettre au monde une petite fille. On a aussi demandé le chirurgien Levret, pas content. Du Coudray a du caractère, fréquente les salons, Diderot et n’aime pas les machistes qui consistent à préférer des chirurgiens aux sages-femmes, seul acte qui leurs est permis. Un matin le baron de Thiers en Auvergne lui propose de s’installer dans sa ville, former une école. Poussée par son ami le père Come elle accepte d’autant qu’elle subit un nouvel affront. Mais les matrones accoucheuses ne vont pas lui rendre la vie facile. Le curé du coin sera une aide appréciable.
Petit à petit Du Coudray assoie sa réputation malgré les rumeurs. Elle va apprendre aux matrones, leur éviter des fautes mortelles. La suite est une belle aventure qui méritait d’être connue. Un superbe destin Madame du Coudray qui deviendra la sage-femme du roi.
La Sage-femme du roi, Delcourt, 17,95 €
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