Oriol Garcia Quera s’est fait une spécialité fort bienvenue de retracer quelques-uns des grands épisodes historiques espagnols et plus spécialement catalans, autour de Barcelone dont il est originaire. Après Sorcières, il signe deux titres chez Idées Plus qui se passent l’un au Moyen-Âge, rivalité entre nobles, le Seigneur de Castellet, l’autre, L’Âne, en 1838 où Carlistes et Libéraux s’affrontent. Garcia Quera est un auteur complet brillant dont le trait s’impose dans ses œuvres, réaliste et vivant, parfait pour les sujets qu’il traite et ouvert si il le veut vers bien d’autres thèmes. A noter que chacun de ses albums comporte un dossier en préambule ou en conclusion afin d’avoir un panorama historique complet.
Le Seigneur de Castellet et le monastère de Sant Cugat non loin de Barcelone sont rivaux. On est en été 1107. Jorda de Sant Marti, seigneur de Castellet chasse à l’arc dans les marais avec Aribert et s’engage sur les terres du monastère de Sant-Cugat. Un prévôt se dirige vers Castellet où l’église va être consacrée par l’évêque qu’il accompagne. Il apporte une relique pour la cérémonie qui restera dans l’église, un morceau de la croix du Christ. Dame Jordana veuve règne sur le domaine et est la mère de Jorda qui en visant un canard avec ses amis abat le faucon de chasse du diacre Ponç de Sant Cugat. Aribert chevalier de Castellet se dénonce pour épargner Jorda. Mais tout va basculer car des troupes arabes sont en pleine attaque. Hormis le côté historique on est dans un bel environnement à la Ivanhoé. États d’âme, loyauté, courage, diplomatie, combat, château, un rythme soutenu, parfait.
Le Seigneur de Castellet, Idées Plus Éditions, 16 €
L’Âne est toute la fortune du brave Cusmet. On est en 1838, la guerre civile et la famille se sont abattues sur la Catalogne. Les Libéraux et les Carlistes proches de Charles Marie Isidore de Bourbon se battent pour le pouvoir. Les Carlistes sont dans la montage. Le vieux Cusmet chasse le lapin à la fronde. Accompagné de son âne. Alors qu’il mange son gibier devant sa cabane, une patrouille de miliciens sous les ordres du capitaine Simo le bat. Il veut qu’il aille chercher le jeune Joanet Maiol enrôlé de force par les Carlistes. La famille l’a payé pour cela mais trop dangereux. Cusmet doit le faire et il gardera son âne en otage. Pas le choix et avec son ami Pixapoc il rejoint le village où une diligence a été pillée et où sont ceux qu’il cherche. Il réussit à retrouver Joanet mais s’enfuir ne va pas être simple. Alors Cusmet a une idée. A la fois de l’aventure, de l’humour et une reconstitution brillante sur bases de combats, de charge à cheval.
L’Âne, 1838, guerre et famine, Idées Plus Éditions, 16 €
De très beaux albums de qualité avec de très belles histoires et un dessin à l’aquarelle ! Magnifique.