Espace vital en partage, où comment s’adapter aux variations climatiques qui vont créer des exodes massifs du sud vers le nord. Dans le tome 2 de Réfugiés climatiques & castagnettes on retrouve après les Africains, Espagnols, Portugais, Italiens chassés par la chaleur, la terre qui meurt, l’eau qui s’évapore ou des crues en furie, et que les gouvernements vont loger chez des Parisiens de tout niveau social, contraints et forcés. Sauf qu’il n’y a rien d’évident dans cette immigration forcée. David Ratte a su traiter simplement sans jeu de manches un sujet qui n’est pas de la SF avec émotion et justesse de ton, humour et sensibilité.

Maria a 80 ans et est espagnole. Elle se souvient de la guerre, de son mari et maintenant elle est à Paris pour survivre. On demande au kiosquier des journaux étrangers et Louis fait une réclamation pour abandon de grand-mère, Maria, chez lui. Ce dont le ministère de l’écologie et de la crise climatique se moque totalement. Pour Maria, Louis est un grand enfant et elle veut se servir de son propre téléphone pour appeler sa famille partie travailler en Allemagne. Dans son immeuble, Louis doit faire face à un concierge débordé, personne ne respecte plus les tris imposés et il interdit à sa fille de mettre le nez dehors. Il y a des immeubles résistants. Charlène trouve sa mère dans un bar avec Bérénice qui a rompu avec Louis. Charlène considère que tout le monde est responsable de la situation. Maria en profite pour aller voir la Tour Eiffel. En Espagne l’eau submerge les villes. Le père de Louis fait un AVC. Et chez lui il y a du ramdam dans les étages.

C’est finalement un tempérament Maria et qui va remettre les pendules à l’heure. La Sanch au Trocadéro avec pénitents et mantilles, paella et cause commune, on a aimé le ton doux amer de cette chronique du possible. De la tendresse et une vision paisible d’un futur probable et possible dans ce joli diptyque sous le trait toujours aussi agréable de David Ratte.

Réfugiés climatiques & castagnettes, Tome 2, Grand Angle, 15,90 €