Après l’assassinat de John Kennedy en 1963 à Dallas, son frère Bobby sera aussi abattu mais à Los Angeles en 1968 au moment même où il avait à priori toute les chances d’être élu président des États-Unis. La collection Jour J propose une autre issue au destin de Robert Francis Kennedy dans un diptyque uchronique intitulé Le Chevalier noir de Camelot (nom donné par les services de protection à l’entourage de J.F. K. quand il était à la Maison Blanche). Que se serait-il passé si Bob surnommé Black Robert, n’avait pas été tué grâce au courage d’un Noir ancien du Vietnam où la guerre faisait rage en 1968 ? Jean-Pierre Pécau dont on aime et salue la richesse scénaristique s’est associé à Denys au dessin bien dans le ton pour cette aventure qui rappelle des souvenirs marquants pour ceux qui ont vécu cet évènement à l’époque.
5 juin 1968, Bob Kennedy en meeting passe par les cuisine pour rejoindre la salle de la conférence de presse. Un homme l’attend pour le tuer, Sirhan Sirhan. Mais un cuistot le voit sortir son arme et l’assomme. Frank Lincoln est noir, pas vraiment dans le camp des Blancs démocrates. Bobby Kennedy passe plus tard le chercher et lui propose de faire partie de sa sécurité rapprochée. L’assassin potentiel Sirhan Sirhan a été abattu par la police, ce qui semble être une exécution pour le faire taire. Frank a été un activiste militant noir sympathisant des Black Panthers. Bob Kennedy avait su désamorcer la violence liée à l’assassinat à Cleveland de Martin Luther King. Frank accepte et rejoint l’équipe dirigée par Bill Barry (qui était bien le patron de l’équipe) . Frank après le émeutes de Watts est parti au Vietnam en 1966 où il a fait partie d’un commando de reconnaissance en territoire ennemi. Première opération pour Franck accompagner Bob rencontrer César Chavez le patron du syndicat des raisins mais la police est là et veut s’opposer à un arrêté de la Cour Suprême. Bob casse le nez du shérif. Sous les yeux des agents du FBI aux ordres de Hoover qui hait Kennedy.
Edgar J. Hoover aura été l’une des plaies de l’Amérique, jamais destitué, patron à vie du FBI sous tous les présidents, indéboulonnable. On reconstitue la vie de Lincoln qui colle avec toutes les actions du Black Power et qui voudra lui aussi savoir la vérité sur la mort de John Kennedy. Pécau mélange astucieusement les deux sujets, ajoute un plausible rapprochement avec Cuba et bien sûr la figure patriarcale de Josef Kennedy proche avant guerre des nazis qui ne voyait pas d’un bon œil que son fils touchent à ses copains richissimes de l’industrie de la défense. Car Bob voulait aussi désamorcer la guerre froide. On se laisse sans difficulté embarquer dans cette révision de la grande Histoire d’autant plus qu’on a été passionné par le sujet et vécu en direct les deux assassinats. Dont on ne connait toujours pas la vérité.
Jour J, Tome 48, Le Chevalier noir de Camelot, Tome 1/2, Delcourt, 15,50 €
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