Une histoire comme il y a pu en avoir aussi bien pendant la première que la seconde guerre mondiale. Un homme, une femme, ennemis déclarés au moins sur le terrain, une liaison et un enfant qui sera considéré comme un bâtard, terme horrible, méprisant en fait et qui pousse à la vengeance. Visages de Nathalie Ponsard-Gutknecht, Miceal Beausang-O’Griafa au scénario et Aurélien Morinière (Le Choix du Roi) au dessin signe cette aventure qui part des tranchées de 14 pour arriver à Juin 40 et continuera jusqu’aux années 50 à travers plusieurs personnages très différents. Visages, ceux que nous sommes, est une recherche d’identité, une saga très européenne qui verra malgré tout peu à peu les frontières s’effacer en quatre tomes mais à quel prix.
1927, en Allemagne. Le jeune Georg sait désormais qu’il est un bâtard et orphelin. Seul un médaillon avec deux L entrelacés et deux photos qu’il contient est encore un lien avec ses origines. Il s’enfuit. En 1940 sous l’uniforme de la Wehrmacht il abat des soldats français et cherche si ils ressemblent à celui du médaillon. En 1914 Louis Kerbraz s’est engagé dans les Fusiliers Marins. Il devient ami avec un soldat irlandais, Liam. De bataille en tuerie comme à Dixmude, Louis se distingue. L’infirmière Ruf, surnommée l’ange des tranchées par les soldats allemands est aussi photographe. Louis par hasard la rencontre dans une église bombardée. Lieselotte et Louis sympathisent et finissent par tomber amoureux.
On comprend vite que tout va tourner au moins dans ce premier tome autour de l’enfant à naître découvert au début de l’album. Il va chercher son père sur le champ de bataille en 1940. On dira aussi le hasard fait un peu rapidement les choses mais on en conserve le suspense. Il y a en arrière plan une volonté de montrer que les conflits peuvent aussi rapprocher femmes et hommes mais souvent en payant cher. A la fin de l’album on trouve un cahier historique didactique précis qui complète parfaitement le sujet. On attend la suite avec intérêt.
Visages, Ceux que nous sommes, Tome 1, Derrière les signes ennemis, Glénat, 14,95 €
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