Un drôle de nom que porte ce Monsieur Apothéoz. Sa famille, et lui en prime, est marquée par le destin. Ils échouent en continuent les Apothéoz et la mort guette au coin de la rue. De père en fils, c’est la catastrophe programmée. Malédiction ? Julien Frey que l’on connait bien et rencontré signe un scénario brillant, tout en nuances comme pour Michigan ou Un Jour il viendra frapper à ta porte. Sans oublier L’Œil du STO avec Nadar plus récemment. Une belle part de poésie pour cette aventure décalée mais finalement joyeuse sur un dessin de Dawid souple et dans le ton. Un joli moment qui redonne de l’espoir en ce bas monde.
Théo Apothéoz est un ado perplexe, tristounet, il y a de quoi, amoureux de Camille. Pour lui plaire il apprend le violon dont elle joue aussi. Le père de Théo Apothéoz est alcoolique, sa mère est morte. Malchance, guigne, poisse, tous les ancêtres des Apothéoz ont connu une fin tragique morale, professionnelle ou physique. Boulanger son père a tué le maire qui s’est étouffé avec un de ses croissants. Impossible de changer de nom et le jeune garçon promène des personnes âgées pour vivre. Son père a mis leur appartement en viager. Et quand il meurt brutalement, une habitude familiale, Théo Apothéoz va devoir trouver une solution pour continuer à toucher le viager. Il rencontre à la terrasse d’un bar un écrivain, Pépin, qui va lui montrer qu’il y a peut-être des lendemains qui chantent.
Une belle montée en puissance d’une intrigue un peu noire quand même mais légère. Maudit ou pas, Théo Apothéoz va y mettre du sien. Ce qui ne sera pas facile on en convient et fait tout le sel de cette aventure cocasse bien maîtrisée par Julien Frey qui a quitté Montpellier pour Bordeaux. Le duo qui forme avec Dawid est réjouissant. Le hasard fait parfois dans la vie bien les choses. Un conte philosophique ce Monsieur Apothéoz bien tourné.
Monsieur Apothéoz, Vents d’Ouest, 19 €
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