Dans le cadre de l’édition 2022 du festival BD BOUM, les prix ont été décernées. Le Grand Boum – Ville de Blois est attribué au Néerlandais Joost Swarte. Ce prix consacre, chaque année, un auteur ou une autrice pour la qualité de l’ensemble de son œuvre. Le jury, composé de membres de l’association, de journalistes et des anciens lauréats, a salué les qualités graphiques et narratives d’un des créateurs les plus originaux de la bande dessinée contemporaine, son bel éclectisme qui le conduit à œuvrer simultanément comme illustrateur, designer, architecte et scénographe. Joost rejoint ainsi le palmarès prestigieux et international des Grands Boum – Ville de Blois.
Les autres prix décernés
- Le Prix Jacques Lob à Marguerite Abouet
- Le Prix Région Centre Val de Loire à La dame blanche, Quentin Zuttion, chez Le Lombard
- Le Prix ligue de l’enseignement 41 pour le jeune public à La Brigade des souvenirs – La lettre de Toinette de Carbone, Cee Cee Mia, Marko, chez Dupuis
- Le Prix du conseil départemental 41 à A-Lan – Le secret de Wabisabi, de Beka, Labourot, chez Dupuis
- Le Prix du journal La Nouvelle République à Les frontières du Douanier Rousseau de Mathieu Siam (& Thibaut Lambert), chez Michel Lafon
- Le Prix du Jeune talent-La SAIF à LK Imany, chez Hanout Magic
- Les Médailles en chocolat à Stellina, dessinatrice du collectif Cartooning for Peace, Marine Lannot, Zoo le Mag, Brigitte Seguin, libraire, Pascale Josserand et Corinne Renard, salon jeunesse de St Gervais-la-Forêt, l’Association Roxette
Et la biographie de Joost Swarte communiquée par le festival :
Il naît en 1947, à la veille de Noël. Après une solide formation académique à l’école d’esthétique industrielle d’Eindhoven, il se tourne vers la bande dessinée. Influencé à ses débuts par le comix alternatif venu tout droit des États-Unis, il crée en 1971 sa propre revue, Modern Papier. Deux ans plus tard, il fait la connaissance de son compatriote Willem, qui s’empresse de montrer ses travaux à Georges Wolinski, alors rédacteur en chef de Charlie Mensuel. S’ensuivent toute une série de récits complets, un brin déjantés, repris sous le générique L’Art Moderne. En 1977, se déroule l’exposition Kuifje in Rotterdam (Tintin à Rotterdam). À l’origine de sa mise en scène, Joost Swarte en profite pour éditer quatre catalogues, dont un, consacré aux héritiers d’Hergé, s’intitule De Klare Lijn (littéralement « dessin au cordeau, au fil », une expression interprétée en français par « Ligne Claire », appelée à connaître un certain succès !)
S’il commence à travailler régulièrement pour le public adulte francophone, via principalement les éditions Futuropolis (incarnées alors par Florence Cestac et Étienne Robial), enchaînant quelques pépites comme le portfolio Enfin !, un album grand format de la collection « 30/40 » ou l’incontournable Hors-Série (« un ouvrage graphique consacré à un graphiste »), Joost Swarte n’en délaisse pas pour autant les enfants.
Sa première série Katoen en Pinbal (en français Coton et Piston), entamée en 1972 dans Okki et poursuivie dans Jippo, connaît une adaptation partielle en français dans le bimensuel Astrapi, puis en albums chez Casterman. Après l’intermède du Dr Ben Ciné, il conçoit une série juvénile très personnelle, Niet Zo, Maar Zo (en français Passi-Messa), publiée dans l’hebdomadaire hollandais Vrij Nederland (une intégrale chez Dargaud). On le retrouve aux sommaires d’Humo et d’Intermagazine, ou assurant encore la scénographie du Musée Hergé de Louvain-la-Neuve. L’auteur se lie également d’amitié avec Art Spiegelman et sa femme Françoise Mouly. L’auteur de Maus lui confie la couverture du deuxième Raw (« une des meilleures images jamais créées qui illustre à la perfection la maturité stylistique de Joost Swarte », assure, en toute simplicité, Chris Ware) ; la directrice artistique du New Yorker l’invite quant à elle dans sa prestigieuse revue. Paru aux Pays-Bas chez Scratch Books, puis traduit chez Dargaud, le New York Book de Joost revient en détail sur cette collaboration. Suivra bientôt son Biblio + Picto, d’ores et déjà disponible en néerlandais.
Si l’on devait donner un qualificatif à ce touche-à-tout génial, celui de dessinateur urbain viendrait de suite à l’esprit. Joost Swarte est drôle, généreux, façonne des formes et se fait ingénieur. Chez lui, tout est construit, pensé.
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