On connaît peu la situation politique de la Tchécoslovaquie juste avant la guerre de 14. Comme la plupart des pays sous régime monarchique, nationalisme et indépendance bouillonnaient dans un empire austro-hongrois inféodé à l’Allemagne impériale. A travers le destin de deux frères, on apprend et on découvre dans La Druzina une réalité qui aura encore des conséquences en 1939 et en 1945, ou plus proche de nous encore avec la révolution de velours.
Ian et Ratislav amoureux de Jilhava militent dans un mouvement terroriste nationaliste à Prague à la veille de la Grande Guerre. La police réussit grâce à un traître à détruire l’organisation et Ian aurait été tué. Ratislav avec l’aide de Jilhava décide de le venger en tuant les traîtres qui ont livré le réseau. Ratislav s’engage dans l’armée bientôt appelé au front. Mais Jilhava est arrêtée par la police et est obligée de collaborer. Sur le front, Ratislav poursuit à tout prix sa traque et est obligé de déserter.
Il y a bien sûr un suspense à ne pas dévoiler dans cette aventure à la fois romanesque, historique et politique. Les personnages sont assez tordus, machiavéliques et déterminés. On comprend parfaitement les enjeux et ont a aimé le dessin réaliste, bien documenté de Brada, dessinateur originaire de l’ex-Yougoslavie. Jacques Mazeau qui a écrit le roman dont est tiré la BD a donné à La Druzina un petit côté série dramatique et romantique qui va bien au récit.
La Druzina, 1914-1918, Glénat, 19 €
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