Une chronique juste, précise, reconnue par les historiens, L’Armée de l’ombre en est à son troisième volet. Une section de soldats allemands tente de survivre sur le front de l’Est en 1943, une année tournant pour le Reich nazi. Olivier Speltens qui s’était confié à Angoulême à Ligne Claire continue sa série qui frappe par son réalisme sans concession au moment où les troupes allemandes, à leur tour, pratiquent la politique de la terre brulée face aux offensives soviétiques.
Kessler et sa section sont en Ukraine en septembre 1943. Ils détruisent les villages et les récoltes, dispersent les habitants. Avec ce que cela comporte d’atrocités et de dérapages contre lesquels Kessler essaye de lutter. Mais les ordres nazis sont sans pitié. Désormais il faut attendre dans des tranchées, dans la neige, les troupes russes qui vont attaquer. Un déluge de feu tombe sur Kessler et ses hommes qui se replient et ont la chance d’être évacués par avion. Ils se retrouvent à Kiev et la guerre continue mais la défaite est du côte allemand.
Le travail d’Olivier Speltens est remarquable. La reconstitution est parfaitement crédible et le sujet pas facile car pouvant tomber dans l’ambiguïté. Ce qui n’est absolument pas le cas, cette série a un côté documentaire associé à une part romanesque qui ne disculpe en rien ce qu’ont fait les Allemands en Russie, et que les Russes vont leur faire payer jusque dans les ruines de Berlin.
L’Armée de l’ombre, Tome 3, Terre brûlée, Paquet, 14 €
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