Et un bon comics de plus, atypique, un huis-clos effrayant, angoissant dans une maison hantée avec le fantôme en personne, un environnement famille Adams pour Celui que tu aimes dans les ténèbres. Skottie Young au scénario, Jorge Corona au dessin mettent en place un petit théâtre dont la scène devient brûlante. La réalité est violente alors qu’on part sur un joli conte de fées. Mais le fantôme la prend au piège la jeune peintre. Un petit goût de Stephen King, c’est vrai. Et même une pointe d’humour noir bien sûr.
Elle est peintre, Ro Meadows, a du succès mais est en mal d’inspiration. Elle loue une maison qui fait peur, que l’on dit hantée. Elle commence à interpeller le fantôme qui est parait-il dans le coin tout en étant incapable de peindre. Un manoir sans fantôme c’est de l’arnaque. Faudrait qu’il l’inspire le fantôme et pourtant il y a bien quelque chose de bizarre, une sorte d’ectoplasme qui virevolte alors que le patron de sa galerie aimerait bien avoir de nouvelles toiles. Mais elle piétine Ro quand une voix répond à ses doutes. Pas évident d’entendre des voix sans penser qu’on a disjoncté. Et si le fantôme existait bien mais qui est-il exactement ? Petit à petit il se dévoile et Ro est heureuse.
Love story avec un fantôme mais il faut être prudente. Surtout quand l’esprit qui est là préfère avoir les volets fermés. Une progression très visuelle, aux superbes couleurs, un mystère qui prend forme, Ro se remet à peindre. On garde la part de suspense nécessaire à cette idylle surnaturelle, à ses doutes, ses peurs. Tout se joue dans les attitudes, les ambiances, les visages. Jusqu’où ira l’échange, la passion ? Quand aura lieu le dérapage ? Amoureuse « d’un je ne sais quoi », un constat qui aura des conséquences on ne peut plus mortelles. Une belle ballade horrifique et pourtant poétique au beau dessin.
Celui que tu aimes dans les ténèbres, Urban Comics, 15 €
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