Des Lulus qui ont remonté le temps avec l’excellent Régis Hautière et sont allés faire un tour en pleine Révolution française. Xavier Fourquemin est au dessin du début des aventures épiques d’un quatuor de jeunes gens de tous les milieux, Célénie la noble, Titor l’orphelin baraqué, Pince-Mitraille son copain et Mélina la Créole qui sera un peu la conscience du groupe, plus réfléchie que les autres. Ils vont en voir les gamins, se serrer les coudes pour ne pas mal finir dans ce tome 1, les Princes misère, nerveux et savoureux.

1792, une diligence dans la nuit est attaquée. La comtesse à son bord est mortellement blessée. Sa fille Célénie s’enfuit avec le vieux Lalouette. Ils se réfugient chez l’oncle de Célénie à Nantes, noble aussi, alors que le roi va être jugé. Il pensait sa nièce tuée. Mais Célénie découvre que le tonton pourrait bien être le commanditaire du meurtre de sa mère pour hériter de sa fortune si elle meurt aussi. Elle doit s’échapper et dans Nantes tombe sur deux garçons, Titor un faux mendiant et son copain Toine dit Pince-Mitraille aveugle occasionnel qui vont comprendre le risque qu’elle court. Ils détournent ses poursuivants et sauvent Célénie. Mais ils la livreraient bien à leur voleur de patron Mange-Doigts. Mélina s’y oppose d’autant que Célénie leur annonce qu’elle est riche.

Quatre jeunes mousquetaires face à la pauvreté et aux risques en pleine Révolution, un brave curé, enlèvement, abolition de la royauté, quel sera le destin des enfants ? On est dans une histoire tout public et accessible, c’est voulu, par les plus jeunes. Sans oublier la bizarre Mademoiselle Lalouette mêlée par son père au meurtre de la comtesse. Suspens, des méchants bon teint, un tonton odieux, le scénario est bien bâti, le dessin de Fourquemin semi-réaliste un plaisir. Un dossier pédagogique sur la Révolution bienvenu termine l’album. A suivre avec impatience, un petit côté Cosette revu par Le Club des Cinq.

Révolutionnaires ! Tome 1, Les Princes Misère, Le Lombard, 12,45 €