Un hommage mérité pour ces femmes françaises ou pas qui ont fait partie du S.O.E. anglais, le service action crée par Churchill dès 1940. Son rôle, aider la résistance, la ravitailler en armes et envoyer au bout d’un parachute des agents formés au sabotage, au renseignement, au combat rapproché. 37 femmes ont été envoyées, 14 ne sont jamais revenues. Saboteuses et son tome 1, Aiguille, de façon romancée mais sur des bases historiques, raconte l’histoire de quelques-unes de ces femmes. A noter qu’au même moment le B.C.R.A. de De Gaulle avait lui aussi parmi ses agents des femmes parachutées en France comme Brigitte Friang, blessée par balles par la Gestapo, torturée et déportée. Elle survivra et deviendra une célèbre journaliste qui couvrira la guerre d’Indochine, Suez ou la guerre du Vietnam puis celle des Six Jours. Jean-Claude van Rijckeghem assure le scénario de cet ouvrage en deux tomes très documentés en particulier sur entrainement, armement. Thomas du Caju (Les Souris de Léningrad) est au dessin très clair et à la couleur parfois un peu forcée.
Paulette va-t-elle se suicider, en France occupée où elle est en mission ? Paulette Kincaid a 16 ans et travaillait dans un magasin de vêtements à Londres. On est en pleine seconde guerre en 1942 et par un concours de circonstances la jeune fille a intégré le S.O.E. britannique chargé de semer la panique dans les territoires occupés. Son nom de code est Aiguille. Paulette parle français, son père anglais a été tué dans un bombardement. Elle voudrait qu’il puisse être fière d’elle. Sa mère française est partie quand elle avait 10 ans. Fougueuse, parfois irréfléchie, sa formation est délicate et elle manque se faire virer plusieurs fois. Finalement elle réussit et avec deux autres jeunes femmes elle est parachutée en France où leur mission est dangereuse si ce n’est mortelle avec pour consigne de se suicider pour ne pas parler.
Une très bonne reconstitution de l’époque, de l’action du S.O.E., de la résistance, de la vie de ces femmes de l’ombre dont on a peu parlé en fait. Des missions souvent ingrates et anonymes, elles seront immergée dans la population mais parfois dénoncées ou victimes de la chute d’un réseau démantelé par les Allemands. On attend avec impatience le tome 2 de Saboteuses pour savoir quel sera le destin d’Aiguille et celui de ses compagnes de combat.
Saboteuses, Tome 1, Aiguille, Paquet, 14,50 €
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