Il y a des centenaires que l’on aimerait oublier. Celui de Waterloo entre autres, pas très joyeux pour la mémoire française face à la perfide Albion qui va, ainsi, assoir sa puissance sur le monde pendant plus d’un siècle. Bon, d’accord, notre Empereur était au bout du rouleau et la France commençait à en avoir ras la giberne des conquêtes lointaines qui tournaient mal. Avec ce tome 4 de Napoléon Bonaparte qui retrace les dernières années du règne de 1811 à la mort de l’Empereur à Sainte-Hélène, on a une excellente vision sur le sujet, documentée, objective et réaliste.
En 1811 Napoléon s’engage dans ce qui va être le début de la fin, la campagne de Russie. Le Tsar pourrait envahir la Pologne, Bonaparte réagit et commence par gagner des batailles, arrive à Moscou que les Russes enflamment. La terre brûlée, Hitler connaîtra le même sort. La retraite va couter cher à la Grande Armée. Les maréchaux tombent et Napoléon repart de plus belle en 1814, propose accords et paix mais les principes révolutionnaires français gênent trop les puissances alliées. L’Ile d’Elbe sera la première prison de Bonaparte. Il s’évade, monte à Paris. Les 100 jours se terminent à Waterloo. Sainte-Hélène ensuite verra l’humiliation par des Anglais revanchards puis la mort par poison vraisemblablement.
Hormis les grands repères de dates, les batailles, il y a dans cette série la part humaine, du simple grognard aux traîtres comme Fouché, Talleyrand, les incertitudes de Ney. Pascal Davoz et Jean Torton ont fait un beau boulot que l’on dévore, une mise en scène et un découpage bien bâti. Le dessin est très documenté et permet de se fier sans réserve au récit. Une épopée vraie, légendaire mais qui se devait d’être historiquement racontée sans parti pris.
Napoléon Bonaparte, Tome 4, Casterman, 12,90 €
Disons que l’opposition à Napoléon était une coalition de plusieurs monarchies de l’époque, et certainement pas la « perfide Albion » toute seule. Mais cela, c’est de l’histoire, pas de la BD.