On a mis de côté des titres au fil des mois qui avaient souvent été bousculés par l’actualité, par le nombre d’albums a présenter. On les retrouve, pas perdus, en cet été caniculaire, on les redécouvre et on est parfois subjugué. C’est la cas de Mon Sombre Chevalier de Xulia Vicente, une petite merveille qu’on regrette, allez on le dit, de ne pas avoir traitée plus tôt. La jeune autrice espagnole (Élisa et Marcela) a su tenir à bout de bras, de crayons et de pinceaux une aventure au charme total, émouvante, éprouvante et bouleversante. Qui est cette Jeanne d’Arc en armure, à tête coupée, sur son destrier qui cavale aux côtés d’Olivia depuis son enfance ? Bonne question. Chacun au fil des pages et de sa sensibilité aura son propre avis.
Elle ne sait plus depuis quand elle la voit Olivia, la dame en armure qui tient sa tête sous le bras mais peut la recoller à son torse. Son nom c’est Sierra et ce n’est pas un fantôme. Olivia l’a adoptée la jolie jeune femme blonde. Il pleut, elle lui apporte un parapluie. Madame le chevalier se met à son service même si elle ne se croit pas très douée. Elle va tirer Olivia derrière son cheval dans une petite carriole. Mais elle s’énerve des pourquoi perpétuels d’Olivia. Personne d’autre ne peut la voir, et elle n’a pas d’amoureux Sierra. Elle est pourtant toujours là, donne un coup de main ou lui tient la main si elle est malade, est au courant de ses histoires de cœur, de ses études réussies.
Passage de l’enfance à l’adolescence, à l’âge adulte, elles ont toutes les deux leur part d’ombre. Alors qui est Sierra ? Une sorte de Jiminy Criquet, le destin, la vie et la mort ? Est-elle maudite ? Une complicité définitive mais Sierra a eu d’autres compagnes ou compagnons à escorter, prendre soin d’eux. Et être aimée par eux jusqu’à la fin. Une influence manga légère qui est largement dépassée par le talent graphique de Xulia Vicente, au total un album riche et sentimental en diable.
Mon Sombre Chevalier, Les Aventuriers de l’Étrange, 16 €
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