Un drame que n’aurait pas renié Conan Doyle, Bram Stoker, Stevenson. Mortel Imprévu est aussi noir que l’enfer. La Ruée vers l’or, la passion du métal jaune, la neige, un carnage et des choix à faire, Edith cherchait la paix elle va trouver l’enfer. Dominique Monféry signe avec talent, que ce soit au scénario ou au dessin, aux couleurs, une belle page d’un thriller finalement, malgré l’époque où il le place, très contemporain. On pense à Tarantino ou aux frères Coen ce qui est lié au parcours de l’auteur. Diaboliquement efficace.
Edith Womble s’enfuit de chez elle sinon elle sait que son mari le docteur Gramam Womble va la tuer. Elle part en Amérique, arrive en Californie et devient femme de chambre d’une riche famille. Elle tombe amoureuse de Hans, un charpentier. Edith accepte de le suivre dans le Klondike où on a trouvé de l’or. Ils s’associent à Harkey, partent au fin fond des bois dans une cabane à plusieurs. Edith a retrouvé le bonheur mais en un instant le drame se noue, sanglant. L’or est l’enjeu qui pousse Michael à tuer ses compagnons mais Hans le frappe, la sauve. Mais Michael n’est pas mort. Ils l’attachent et décident de le livrer à la justice. Hans pourtant veut toujours le tuer.
Voix off d’Edith, huis clos dans la neige, solitude extrême, confrontations entre assassin confirmé ou en puissance, choix d’un jugement et sentence, on atteint vite le paroxysme de cet infernal tête à tête. Une longue et terrible marche vers le pire mais aussi l’inhumanité que porte en eux les protagonistes. Un roman de London revisité par Poe, d’un réalisme brutal qui révèlent les aspects les plus sombres mais bien vivants de l’âme humaine. Pas loin du film The Revenant sous certains aspects. Enfin il y a un suspense terrifiant aux rebondissements excellents parfaitement amenés par Dominique Monféry (Evil Road).
Mortel Imprévu, Rue de Sèvres, 19 €
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