Un brave type sur qui le hasard va s’acharner. Il n’a rien demandé François mais les ennuis une fois qu’ils ont commencé difficile de s’en sortir. Nettoyage à sec, et nettoyage par le vide, un polar urbain de circonstance sacrement bien ficelé avec un anti-héros par excellence, un peu niais quand même. Mais il y a dans la vie des occasions qui ne se refusent pas. On a un faible pour ce François que met en scène Joris Mertens. Il a tout d’un chien battu qui se serait fait prendre dans un piège à loup, mais quand ça ne veut pas la vie, rien à faire.
Il pleut, il fume, il a un air de Bacri et la ville est grise. Il déambule, sans parapluie et va prendre un café avec son ami Luigi. Il joue au loto et repart sous la flotte clope au bec. A la teinturerie où il travaille François récupère un jeune chauffeur, Alain, inexpérimenté mais protégé du patron. A eux les livraisons du jour à domicile mais la boite se porte mal. Danger d’être viré le François. La camionnette est prête, c’est parti pour un tour dans une ville encombrée. Grand hôtel, François en rêve et les livraisons s’enchaînent. Le train-train mais avec un Alain crétin à souhait pour une journée humide sans parapluie. La suite va être plus sèche en tout point.
Des prénoms de femmes pour chaque chapitre, celles que François croisent, connait et une petite fille qui fait un joli dessin autour des numéros que joue François au loto. Une digression qui se déguste à petites gorgées, un peu longue parfois mais il faut après tout que le suspense joue à fond, se mette en place, au tournant, même si on anticipe. Mertens avait signé le superbe Béatrice et avait été primé avec cet album en 2020 au Festival BD de Sérignan. Son dessin est persuasif, réaliste, triste si besoin et les lumières urbaines sont superbes. Un album qui se lit sans hésitation.
Nettoyage à sec, Rue de Sèvres, 25 €
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