Un village au bord de la Méditerranée, style Palavas, Carnon, Le Cap d’Agde avec son Aqualand, un réceptacle à plages à touristes et à propriétaires de villas hors de prix en première ligne, le tout pas vraiment génial surtout fin août. Et boum, plus de réseau, plus d’internet, de smartphone, le retour aux sources. Monn de Cyrille Pomès, c’est le câble sous-marin web coupé par Poutine, enfin sur la forme. Des ados qui déjà quand ils sont branchés ne sont pas des flèches pour les échanges mais hors connexion va y avoir du roulis et du tangage sur la plage de sable fin. Les neurones vont avoir du mal à se rejoindre, encore que.
Clope, bière, SMS, Snoop, Luna et Mel sont copines et Tom ne viendra pas au rencard. Tous les ados sont accros à leurs écrans et ont un vocabulaire à faire décrypter par interprète alien. Cosmos a une mèche blanche et on se moque de lui. Il n’a pas de portable, sa mère est morte, son père le lui a interdit. Il ramasse les canards en plastique sur la plage. C’est la veille de la rentrée. Luna prend son temps et agace son beau-père qui a la main leste. Rachel arrive et tous parlent de leurs nombres de vues sur leur snoop. Les cours commencent sans grande passion et on alerte les élèves sur les dangers des réseaux sociaux. Cantine et clans, messages, photos, séance à la piscine et le caïd Loïc fait régner sa loi. Jusqu’à un gros orage qui va remettre les pendules à l’heure.
Le désert dans le désert ce Moon atypique où finalement c’est Cosmos qui le mieux rodé. Plus de réseau, foudroyé le patelin pour deux semaines, mieux qu’un confinement et c’est là qu’on va voir les personnalités qui savent s’adapter. Même Midi Libre en parle dans les pages donc, après l’excellent Fils de l’Ursari, Pomès doit avoir des attaches dans le coin. On ressort les jeux de société et on se parle, qu’au bout du bout ce n’est pas si mal. On va faire la fête ensemble, se retrouver. Cyrille Pomès a bien scandé son scénario et son dessin qui n’est pas celui que d’une BD Jeunesse, au contraire. Tout a une fin mais l’espoir lui peut durer. Un très bon ouvrage, émouvant, tendre et réaliste qui décrit le virtuel indispensable à des générations accros dans un album qui s’impose
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