La question qui se pose après lecture de La Ballade d’Hugo est de son intérêt. Ce qui, on l’avoue, en ouverture d’un article n’est pas signe d’enthousiasme délirant. Cela dit il faut toujours ne pas se laisser aller à une première impression car cet album qui se veut une illustration de la jeunesse de Pratt se compose de deux parties. Trois même avec la préface illustrée qui pose le débat et le cadre. En finale, on a les textes de La Naissance de Corto Maltese ou Hugo Pratt et la revue Sergent Kirk. A l’origine de tout cela il y a Bepi Vigna au scénario et Mauro de Luca au dessin plus couleur. Alors que faire d’autre que de s’embarquer, pour voir, à leur suite à celle du plus étrange, fantasque, rêveur, mythique, mystique auteur du 9e art ?
Prat, l’aventure c’est l’aventure à la Lelouch. On a donc comme le dit l’auteur une biographie avec pour cadre un homme sorti de ses récits, ou de ses histoires qui on fait un auteur. Rêve ou réalité, qui était vraiment Hugo Pratt ? Pratt a révolutionné le genre, apporte mysticisme et philosophie, ésotérisme à l’aventurier. On part donc à sa suite, à la découverte des ses vies. Enfant il est en Abyssinie. Le Duce règne et le jeune Vénitien a suivi son père. 1939 en Ethiopie, il aime déjà les femmes, la guerre est là, on massacre ferme au nom de l’Italie fasciste. Il parade avec son père qui a des contacts avec les Anglais, dessine. Le père est arrété, déporté et meurt. Retour pour Hugo avec sa mère en Italie. Il va se mettre dans une galère monstre pour les beaux yeux d’une souris grise allemande et se retrouve sous l’uniforme. Libération et début dessinés.
Assez succinct finalement et pas vraiment de découvertes nécessaires pour étayer, apporter du neuf au personnage de Pratt. Avec la suite, La Naissance de Corto Maltese, Paola Ivaldi parle de l’éditeur de Pratt. Là on découvre par contre un parcours, des illustrations puis d’autres textes par des auteurs divers. Des portraits qui eux sont source de nouveautés avec des dessins inédits, somptueux, de Sergent Kirk à l’As de Pique. Plus des originaux des couvertures imprimées de Sergent Kirk. On aime bien sûr Ernie Pike trop méconnu. Au total on dira qu’il y a du pour et du contre dans cette ballade. Les fans de Pratt trouveront leur bonheur sans plus.
La Ballade d’Hugo – Hugo Pratt, une vie d’aventures, Glénat Lo Scarabeo, 17,50 €
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