Une histoire d’amitié à laquelle la guerre va porter un coup fatal. Pendant l’Occupation, dans un village breton, les rafles se succèdent après la mort d’un soldat allemand. Les Souliers Rouges, qui se termine dans ce tome 2, est assez proche de la série Un Village Français ou le Vol du Corbeau de Gibrat. On y retrouve, et c’est logique, les conflits entre ceux qui veulent se battre et ceux qui craignent des représailles, le rôle ignoble de la milice française pro-nazi et de l’armée allemande, SS ou pas. Le tout à travers le destin de Georges et Jules, deux jeunes hommes pris dans la tourmente.
Après la mort d’un soldat allemand, la milice fouille tous les habitants dont Georges, Russe blanc en exil, et son ami Jules qui a eu la mauvaise idée de conserver sur lui le pistolet du soldat tué par les Résistants. Grâce à la présence d’esprit de Georges qui, lui, a perdu un de ses souliers rouges sur les lieux, ils échappent à la traque menée par Daiguer, patron local de la milice et tueur sans pitié. La Gestapo poursuit ses rafles auxquelles Georges et Jules arrivent à se soustraire en se cachant dans le grenier de Tina. Mais un officier allemand demande à occuper une chambre de la maison de Tina.
Une violence extrême et vraie dans ces Souliers Rouges, à l’image d’Oradour ou de la répression du Vercors, Gérard Cousseau a rendu compte de l’horreur totale vécue par les Français pendant quatre ans. En particulier en Bretagne, haut lieu de Résistance et ou atterriront pour unifier les maquis à Saint-Marcel les parachutistes de la France Libre dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. La milice exécutera certains d’entre-eux faits prisonniers et en uniforme. Les deux personnages dont Georges, désinvolte et pourtant d’un grand courage, sont très attachants. Jules, le jeune fou, rejoindra les troupes françaises pour vaincre l’Allemagne. Le dessin de Damien Cuvillier est parfait, ne pourra qu’aller en se perfectionnant. Il a déjà une belle maîtrise et un réalisme qui enrobe son trait efficace et sensuel.
Les Souliers Rouges, Tome 2, L’Albinos, Grand Angle, 13,90 €
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